4 mesures que les entreprises peuvent prendre pour s’engager à atteindre l’objectif « neutralité carbone 2030 » et agir contre la crise climatique

Des B Corps expliquent comment elles réduisent les émissions de carbone et agissent en faveur de la justice climatique

Ces dernières années, la crise climatique mondiale a dépassé le cadre des défenseurs de l’environnement pour devenir un sujet de préoccupation pour les chef.fe.s d’entreprise, les investisseur.euse.s, les décideurs et décideuses politiques et d’autres personnes conscientes des dangers actuels et imminents pour la planète, ses habitant.e.s et les autres êtres vivants.

Parmi les chef.fe.s d’entreprise qui œuvrent activement en faveur de solutions climatiques figurent près de 900 entreprises certifiées B Corp qui se sont engagées à atteindre des émissions nettes nulles d’ici 2030, un objectif historique en termes de nombre d’entreprises et de trajectoire accélérée de leur engagement. Comme indiqué sur le site Web du B Corp Climate Collective, les entreprises qui prennent cet engagement doivent faire une promesse publique. Cet engagement comprend une déclaration d’urgence climatique, la création d’un plan avec des étapes à court et à long terme, la poursuite des travaux pour atteindre ces objectifs et la publication des progrès au moins une fois par an. La dernière version de l’engagement, mise à jour en février 2021, comprend une promesse de réduire les émissions dans la mesure du possible et d’utiliser des compensations vérifiées, en mettant l’accent sur les projets d’élimination du carbone, pour équilibrer les émissions qui ne peuvent être éliminées.

Pour montrer comment les entreprises poursuivent ces objectifs, B The Change décompose les quatre objectifs pour les entreprises participant à l’initiative « neutralité carbone 2030 » – s’engager, planifier, procéder et publier – et fournit des exemples concrets de quatre B Corps qui font partie du B Corp Climate Collective et de l’engagement « neutralité carbone 2030 ». Les quatre objectifs ont été créés par l’initiative Net Zero Climate de l’Université d’Oxford, en collaboration avec le programme Race To Zero de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) et d’autres organismes.

Chacune des B Corps mise en avant dans cet article opère ou a des fournisseurs dans des lieux pittoresques qui illustrent la beauté de la planète mais aussi sa fragilité. Ces lieux sont également des endroits où la crise climatique représente une menace pour les membres des communautés locales, en particulier pour les personnes à faibles revenus, qui sont plus vulnérables. 

La B Corp Legacy Vacation Resorts (LVR) possède des installations sur les plages de la côte du Golfe du Mexique, dans les montagnes du Colorado, dans les zones humides du centre de la Floride et dans d’autres régions vulnérables au changement climatique et, où dans certains cas ses effets sont déjà visibles. 

« Cela nous aide, nous et nos visiteurs et visiteuses, à réaliser que le changement climatique n’est pas simplement un problème futur, mais un problème que nous vivons déjà dans notre propre cour », déclare Jared Meyers, président-directeur général de LVR. « Certaines des communautés dans lesquelles se trouvent nos propriétés subissent des pertes économiques en conséquence. »

Si LVR s’intéresse aux effets économiques de la crise climatique, la B Corp agit également dans l’intérêt de ses communautés, de ses travailleur.euse.s, de ses employé.e.s et de ses client.e.s – en recherchant le profit tout en protégeant la planète et ses habitant.e.s. 

« Agir sur le changement climatique est un impératif humain, et c’est nécessaire pour protéger toutes les formes de vie », déclare Meyers. « Notre sentiment d’urgence est motivé par le fait que nous voulons être de bon.ne.s citoyen.ne.s, de bonnes personnes, et que nous savons que si une action collective mondiale n’est pas prise, tout le monde sera perdant et tout le monde souffrira. Et, malheureusement, ce sont les moins responsables de la crise climatique qui souffriront le plus. »

En combinant l’action climatique avec la justice climatique, LVR et d’autres B Corps agissent pour plus que la planète : ces entreprises mettent les gens et l’équité au centre de leur plaidoyer pour la Terre. Elles partagent ci-dessous la manière dont elles intègrent la justice climatique dans leur engagement à atteindre un niveau de neutralité carbone d’ici 2030.

PRENDRE UN ENGAGEMENT : s’engager publiquement à atteindre la neutralité carbone d’ici 2030 par le biais d’une communication de la direction de l’entreprise (par exemple, sur le site web de l’entreprise, sur le site du blogue et/ou dans le rapport de durabilité, ainsi que sur le site web du B Corp Climate Collective). Cet engagement devrait inclure des informations supplémentaires sur les émissions de carbone et l’utilisation de compensations.

Au cours des dernières années, LVR a fait pression en faveur d’une action climatique de manière soutenue et a déclaré une urgence climatique avec le réseau d’entreprises B Tourism et Tourism Declares, une coalition plus large d’entreprises, d’organisations et de particuliers du secteur du tourisme. 

LVR a donné la priorité au suivi des émissions de carbone et au calcul de son empreinte carbone afin de compenser au mieux les opérations de l’entreprise et les activités des client.e.s avec We Are Neutral, un partenaire de compensation. L’objectif ultime de la société est d’atteindre la neutralité carbone et de dépendre entièrement des énergies renouvelables dans ses huit centres de villégiature – une étape que son site du New Jersey a déjà franchie. LVR dispose également d’une feuille de route à vocation sociale couvrant le recyclage, la gestion des déchets, la réduction de la consommation d’eau et d’énergie, ainsi que d’autres programmes.

« Grâce à nos objectifs d’impact positif pour 2025, nous espérons utiliser notre dévouement à un objectif social supérieur pour inspirer la croissance et le changement positif dans nos communautés, que ce soit par des pratiques d’embauche inclusives, le paiement d’un salaire décent ou la défense d’un meilleur avenir pour nos employé.e.s », déclare Meyers. 

En raison de son engagement envers la science du climat et de son désir d’aider à ouvrir la voie à la transition vers une économie sans carbone, LVR s’est fixée des objectifs ambitieux dans le cadre de l’initiative Science Based Targets (SBTi) pour stabiliser le climat à une hausse de température maximale de 1,5ºC et éviter les effets irréversibles du changement climatique. En avril, les objectifs de LVR ont officiellement été acceptés, faisant de la B Corp l’une des quatre seules entreprises de voyage américaines à avoir fixé ses objectifs avec SBTi. C’est également la seule à s’être engagée dans Business Ambition for 1.5°C, une campagne d’une coalition mondiale d’agences de l’ONU et de chef.f.es d’entreprise qui mobilise les entreprises pour fixer des objectifs scientifiques de neutralité carbone. Dans le cadre de cette campagne, LVR s’est engagée à réduire de 50 % ses émissions de gaz à effet de serre (GES) de niveau 1 et 2 d’ici 2030, ainsi qu’à mesurer et à réduire les émissions de niveau 3. 

« Nous cherchons constamment des moyens de partager cette passion avec d’autres chef.fe.s d’entreprise et de faire connaître les mesures que nous prenons pour inspirer d’autres entreprises à faire de même », déclare Meyers. « Chez LVR, nous profitons également de cette occasion pour sensibiliser les visiteurs et visiteuses à l’importance de soutenir les entreprises qui prennent des mesures en faveur du climat. »

PLANIFIER : décrivez et partagez avec les parties prenantes concernées les mesures que vous prendrez à court et moyen terme pour respecter cet engagement, y compris les objectifs et les actions progressives pour respecter l’échéance de 2030.

En tant qu’entreprise fondée pour valoriser les personnes et la planète autant que le profit et un produit de qualité, Numi Tea place les parties prenantes au cœur de ses opérations. Elle s’efforce également d’agir sur le climat et d’avoir un impact positif par le biais de collaborations industrielles et commerciales, notamment avec la communauté B Corp, le Climate Collaborative, le OSC Packaging Collaborative et la certification Fair Trade pour sa chaîne d’approvisionnement. 

Les cofondateurs de Numi Tea, Ahmed Rahim et Reem Hassani, ont récemment discuté de ces collaborations et de la manière dont la B Corp a intégré la justice sociale dans son travail sur le climat lors d’une conversation avec le Climate Collaborative.

[ Visionnez la vidéo du Climate Collaborative mettant en vedette les leaders de Numi Tea ]

« Lorsque vous trouvez des dénominateurs communs au sein des entreprises et que vous faites quelque chose… pour le plus grand bien de notre planète, les gens vont retrousser leurs manches. Ils vont collaborer », dit-il. « L’OSC n’en est qu’une illustration. Construire cette confiance et ce sentiment d’appartenance à quelque chose de plus grand que nous-mêmes et notre organisation. »

La montée du mouvement pour la justice sociale l’année dernière a également incité le thé Numi à se concentrer sur la façon dont il pourrait améliorer la diversité et l’inclusion dans l’industrie des aliments naturels et sensibiliser les gens aux relations entre le changement climatique et la justice sociale. « Les discussions sur le climat ne portent pas seulement sur l’environnement, mais aussi sur la façon dont les gens vivent et sont inclus sur cette planète », explique Rahim.

Numi estime qu’il est efficace de poursuivre le changement du haut vers le bas ainsi que du bas vers le haut, dit-il, en plaidant pour un changement de politique et en proposant des produits qui répondent à la demande croissante des consommateur.trice.s en matière de durabilité. 

Selon M. Hassani, de plus en plus de personnes attendent des entreprises qu’elles opèrent en tenant compte de l’avenir de la planète.

« Les consommateur.trice.s formulent de plus en plus de demandes [d’actions en faveur du climat]. Ils et elles regardent les emballages, se renseignent sur les entreprises et recherchent des entreprises qui ont un but précis », explique-t-elle. « La durabilité n’est pas un absolu, c’est un processus. Il s’agit d’une valeur sous-jacente que l’on veut transmettre au monde. Vous essayez toujours de faire un peu mieux qu’avant, en cherchant de nouvelles solutions. »

PROCÉDER : prendre des mesures immédiates et régulières pour atteindre vos objectifs.

En tant que créateur de « feel good food » à base de yaourt et de légumes (ainsi que de délicieuses pâtisseries), Yoghurt Barn a récemment obtenu sa certification B Corp ainsi que la certification de Clipop pour ses pratiques commerciales positives pour le climat. Le fondateur et PDG de Yoghurt Barn, Wouter Staal, explique que Clipop a fourni à la B Corp, basée aux Pays-Bas, des outils pertinents et des questions critiques pour inciter l’entreprise à aller plus loin, notamment en mesurant ses émissions de niveau 3 et en communiquant de manière transparente ses réalisations et ses objectifs climatiques.

« Nous avons commencé à opérer avec un impact positif sur le plan climatique lors du 50e Jour de la Terre l’année dernière, et nous désirions nous faire vérifier par une tierce partie, car nous voulions aller aussi loin que possible et avoir le plus d’impact possible là où nous le pouvions en matière de réduction de CO2 tout en compensant ce qui restait », dit-il. « C’est là que Clipop est entré en jeu avec ses normes rigoureuses et ses entrepreneur.euse.s partageant les mêmes idées que nous pour avoir un impact positif maintenant. »

Staal soutient que Yoghurt Barn, qui se prépare à publier un rapport mis à jour sur l’impact climatique, a décidé de fixer un objectif au-delà de la neutralité climatique parce que l’équipe de l’entreprise croit qu’elle devrait et peut faire plus pour répondre à la crise climatique. 

« Nous pensons que si nous gérons et développons notre entreprise, nous devons prendre nos responsabilités et rendre des comptes aux générations futures », dit-il. « Nous devons refroidir la planète et non pas arrêter son réchauffement. C’est pourquoi se concentrer sur la réduction est important, mais compenser plus que ce que nous émettons encore est essentiel. »

PUBLIEZ : partagez, sur une base volontaire, les progrès réalisés par rapport à votre plan et à vos objectifs au moins une fois par an sur le site web de l’entreprise, sur son blogue et/ou dans le rapport sur le développement durable.

Montanya Distillers considère ses communications sur le climat – articles de blogue, infolettres, médias sociaux et autres – comme une occasion pour montrer comment les entreprises peuvent réussir en se concentrant sur autre chose que le profit. Sa page web sur la durabilité environnementale comprend le rapport d’impact 2020 de l’entreprise et des exemples de son action climatique et de ses partenariats environnementaux, tandis que son blogue comprend une série de messages mettant en évidence ses valeurs B Corp en action. 

« Cela contribue à redéfinir notre compréhension collective de ce à quoi peut ressembler une entreprise responsable, et du type de leadership que nous pouvons attendre des entreprises », déclare Karen Hoskin, fondatrice et propriétaire de Montanya Distillers à Crested Butte, dans le Colorado. « S’il arrive que nos communications aident quelqu’un à mieux comprendre des sujets vastes et lourds comme la crise climatique, c’est un bonus supplémentaire. Puisque notre passion et notre expertise consistent à fabriquer du rhum, et non à réduire les clivages politiques, nous concentrons notre énergie sur la connexion et l’inspiration des personnes qui comprennent déjà les complexités et cherchent des moyens de faire en sorte que leurs choix comptent. »

Dans un billet de blogue transparent mettant à jour son objectif de zéro déchet, Montanya a expliqué pourquoi elle a prolongé ce délai et a fait part de ses réalisations, de ses obstacles et de ses défis dont d’autres entreprises peuvent s’inspirer. Les victoires de la B Corp incluent de nouveaux partenariats avec Power Knot, qui a fourni un biodigesteur pour aider à détourner les biodéchets de la décharge ; rePurpose Global, qui met en relation les utilisateur.trice.s de plastique avec des programmes sur le terrain pour atteindre une empreinte de neutralité plastique ; Arcadia pour l’énergie éolienne ; terrapass pour la compensation carbone de la distillation, des voyages d’affaires, du fret sortant et entrant et Owens-Illinois (O-I) pour le verre certifié Cradle to Cradle pour la mise en bouteille. 

Bien que Montanya soit fière de souligner ses réalisations en matière de climat, elle est consciente qu’il reste encore beaucoup à faire et elle continue à rechercher de nouvelles pratiques et de nouveaux ajustements pour réduire son empreinte et renforcer son impact positif sur la planète.

« Cet été, nous travaillons également avec une stagiaire rémunérée dans le cadre du programme Impact MBA de l’université d’État du Colorado pour nous aider à faire évoluer les méthodes de suivi et de gestion de notre impact environnemental» , explique M. Hoskin. « Elle examinera notre gestion des déchets et notre efficacité globale et nous aidera à identifier les domaines à améliorer. »