Appels à l’action collective B Corp : Les enseignements de la retraite des champion.ne.s 2024

August 13, 2024

Un moment pour restaurer les relations avec l’environnement et la communauté en vue du changement et de l’impact

« Pour promouvoir le changement… il faut garder le cœur ouvert, s’efforcer d’abandonner nos préjugés, mais aussi nos liens profonds pour changer notre façon de penser. » — Jorge Fontanez

Pour mettre fin aux pratiques d’exploitation et d’extraction, il faut un changement collectif dans la façon de faire des affaires. Les entreprises certifiées B favorisent le changement en valorisant leurs liens avec les personnes et la planète – leurs partenaires commerciaux – et en poursuivant une vision réparatrice pour une économie plus régénératrice, plus inclusive et plus équitable. 

Le thème de la restauration a guidé plus de 700 personnes de la communauté B Corp américaine et canadienne qui se sont réunies en mars pour la retraite des champion.ne.s 2024. L’événement s’est tenu à Vancouver, en Colombie-Britannique, sur les terres non cédées des nations Musqueam, Squamish et Tsleil-Waututh.

Le directeur général du B Lab États-Unis et Canada, Jorge Fontanez, a encouragé les participant.e.s B Corp à revoir leur façon de penser, d’agir et de travailler en utilisant l’entreprise comme une force au service du bien. « Nous entrons dans une ère où je crois que l’individualisme échouera. Ce n’est que lorsque nous agirons en communauté que nous verrons le changement », a-t-il déclaré. « Pour promouvoir le changement… il faut garder le cœur ouvert, s’efforcer d’abandonner nos préjugés, mais aussi nos liens profonds afin de changer notre façon de penser. »

Il a déclaré que les B Corp peuvent travailler avec des organisations partenaires pour créer une force collective en vue d’un changement positif par le biais d’un plaidoyer politique et d’un partage des pratiques exemplaires pour l’équité raciale, la justice climatique et une économie axée sur les parties prenantes. « La vision d’un système économiquement juste, équitable, inclusif et régénérateur signifie que nous nous engageons à mettre fin à la souffrance humaine », a déclaré Fontanez. « Dans l’esprit du thème de notre conférence, Restaurer, nous commençons par la vérité, la guérison et la réconciliation dans cette communauté, sur cette terre. Et je veux que nous examinions comment nous pouvons rompre le cycle des pratiques d’exploitation et d’extraction pour les générations à venir. » 

Voir l’intégralité du discours du PDG avec Jorge Fontanez [en anglais]

Les points forts de la session de la retraite des champion.ne.s 2024 et les liens vidéo qui suivent sont autant d’appels à l’action – individuelle et collective – pour rétablir les relations avec les personnes et la planète, ce qui peut contribuer à remodeler l’économie, à établir des liens avec les communautés de première ligne pour la justice climatique et la réconciliation, et à pratiquer une collaboration radicale. 

Restore - B Lab Champions Retreat 2024

Une liste de lecture réparatrice

Découvrez d’autres vidéos de la retraite des champion.ne.s 2024, l’événement catalyseur et inspirant pour le mouvement B Corp aux États-Unis et au Canada.

VOIR LA LISTE DE LECTURE [EN ANGLAIS]

La suprématie des combustibles fossiles et la réconciliation : Rétablir notre relation avec les terres

« C’est ce à quoi chacun.e d’entre vous travaille : les questions et alors? Et si? Que pouvons-nous faire? Cette réflexion sur les solutions est essentielle. » — Severn Cullis-Suzuki

Severn Cullis-Suzuki, née à Vancouver, milite pour la conservation de l’environnement et la justice intergénérationnelle depuis qu’elle a fondé l’Environmental Children’s Organization (organisme environnemental des enfants) à l’âge de 9 ans. « Mon objectif, que j’ai connu dès mon plus jeune âge, était de guérir notre relation avec la Terre. En tant qu’êtres humains, notre relation avec la terre est très brisée », a déclaré Cullis-Suzuki, qui occupe le poste de directrice exécutive de La Fondation David Suzuki œuvrant à la conservation et à la protection de l’environnement naturel. 

Severn Cullis-Suzuki a fait appel aux B Corp pour qu’elles aident à démanteler les systèmes établis grâce à l’innovation et à l’inspiration des entreprises.

Alors que les effets de la crise climatique (températures records, incendies de forêt, etc.) affectent les populations du monde entier, les dirigeant.e.s d’entreprises doivent prendre conscience de la responsabilité qui leur incombe de prendre soin de la Terre et d’entretenir des écosystèmes sains, Cullis-Suzuki a déclaré dans son discours d’ouverture [en anglais]. Il faudra pour cela réexaminer les pratiques systémiques qui ont accéléré la production de richesses et engendré une ère de suprématie des combustibles fossiles. « La portée du capitalisme mondial a rompu nos stratégies humaines de survie éprouvées par le temps : examiner et comprendre les causes et les effets, les actions et leurs conséquences », a-t-elle déclaré. 

Les systèmes d’oppression que sont le racisme, la colonisation et le capitalisme sont complexes et intimement liés, affirme-t-elle. Pour démanteler ces systèmes établis, il faut trouver de nouvelles façons de travailler grâce à l’innovation, à l’inspiration et à l’autonomisation. « L’une des choses les plus importantes est de comprendre non seulement comment ces systèmes sont entrecroisés et défectueux, mais aussi ce que nous voulons voir émerger de leurs cendres », a déclaré Cullis-Suzuki. « C’est ce à quoi chacun.e d’entre vous travaille : les questions et alors? Et si? Que pouvons-nous faire? Cette réflexion sur les solutions est essentielle. »

Voir l’intégralité du discours de Severn Cullis-Suzuki [en anglais]

Trouver des articles complémentaires sur l’élaboration d’une économie axée sur les parties prenantes 

La jeunesse en l’avant-plan : Les principes réparateurs du partenariat avec les communautés de première ligne

« Pour qui est votre monde meilleur, et qui le construit? » — Naisha Khan, Climate Recentered

Les communautés les plus vulnérables aux effets du changement climatique sont parmi les moins responsables de celui-ci, et nombre d’entre elles mènent la charge en faveur de la justice climatique. Le mouvement en faveur du climat est alimenté par des militant.e.s qui organisent des campagnes locales en faveur de politiques axées sur la justice afin de mettre un terme aux pratiques d’extraction et de rétablir des relations réciproques avec la terre et l’eau. 

Les jeunes dirigeant.e.s du mouvement pour la justice climatique au Canada ont expliqué comment les B Corp peuvent se présenter en tant que partenaires et alliées lors de la session « La jeunesse à l’avant-plant » [en anglais]. La modératrice Jacqueline Lee Tam du Climate Justice Organizing HUB a été co-créatrice des Principes de partenariats avec les communautés de première ligne [en anglais], une ressource développée avec le B Lab États-Unis et Canada. 

La session La jeunesse à l’avant plan a réuni, de gauche à droite, Jacqueline Lee Tam du Climate Justice Organizing HUB, Janelle Lapointe de la Fondation David Suzuki et de Common Horizon, Bodhi Patil de InnerLight, et Naisha Khan de Climate Recentered, Change Course, et Solid State. (Photo par Set Sail)

« Ces principes visent à aider les dirigeant.e.s des B Corp à comprendre comment ils et elles peuvent établir des partenariats fondés sur la confiance, la réciprocité et la durabilité avec les communautés de première ligne et fondatrices », a-t-elle déclaré. « Pour notre survie collective, nous allons devoir renverser certains systèmes et réimaginer la façon dont nous faisons les choses. »

En présentant les jeunes dirigeant.e.s en matière de climat, Tam a encouragé le public B Corp à se laisser aller à l’inconfort et à remettre en question les anciennes façons de penser et de comprendre. « Il s’agit d’une session qui nous permettra à tous et toutes de franchir une nouvelle étape dans notre cheminement vers la justice climatique », a-t-elle déclaré.

Comme co-fondatrice de Climate Recentered [en anglais], Naisha Khan travaille avec d’autres jeunes autochtones, noir.e.s, et de couleur à Surrey, en Colombie-Britannique, afin de créer des liens entre les gens et d’intégrer la joie dans leur plaidoyer pour un avenir meilleur. La famille de Naisha Khan est originaire du Bangladesh, l’une des régions les plus touchées par la crise climatique. Les communautés de première ligne et fondatrices qui militent pour la justice climatique cherchent à passer à la décroissance, un cadre économique qui respecte les limites de la Terre. « Les affaires ne peuvent pas continuer comme si de rien n’était », a-t-elle déclaré. « Nous ne pouvons pas avoir un capitalisme écologique, un capitalisme philanthropique, des millionnaires ou des milliardaires qui nous sauvent – ce sont des solutions qui causent du tort. »

Pour faire face à la crise climatique, il faudra démanteler les systèmes d’oppression extractifs qui soutiennent le capitalisme. « Nous ne pouvons pas nous sortir de la crise climatique par un plan d’entreprise », a déclaré Khan. « Remettez en question votre idée du confort. Remettez en question votre idée d’un monde meilleur. Car ce n’est pas dans le confort que se produit la croissance. »

Les dirigeant.e.s d’entreprises qui partagent le désir de contribuer à la création d’un monde meilleur doivent reconnaître les déséquilibres de pouvoir qui sont soutenus par les sous-produits du colonialisme et l’oppression continue des communautés de première ligne et des communautés autochtones. « Ces personnes ont elles-mêmes les solutions », a déclaré Khan. « Je veux vous pousser à vous demander : pour qui est votre monde meilleur, et qui le construit? » 

Voir la session complète : La jeunesse à l’avant-plan [en anglais]

 

Un nouveau guide pour aider les entreprises à faire progresser la justice climatique

Le guide des entreprises pour faire progresser la justice climatique peut servir de ressource pour les dirigeant.e.s d’entreprises, les agent.e.s du changement et tou.te.s ceux et celles qui s’engagent à mettre l’accent sur l’équité et la justice dans leurs efforts de lutte contre le changement climatique.

EN SAVOIR PLUS [EN ANGLAIS]

Semer les graines de l’action collective : Une approche radicale et réparatrice des défis complexes

« Si vous ne voyez pas que vous faites partie du problème, vous ne pouvez pas faire partie de la solution. » — Monica Pohlmann

La collaboration est un outil puissant pour relever les défis mondiaux tels que la crise climatique, mais elle peut s’avérer difficile à mettre en œuvre de manière efficace. La session « Semer les graines de l’action collective » [en anglais], dirigée par Monica Pohlmann et Gerardo Marquez de la B Corp Reos Partners [en anglais], a donné au public B Corp une occasion interactive de pratiquer des méthodes d’écoute et de discussion pour une collaboration efficace. 

Reos Partners est une équipe mondiale qui aide à faire évoluer les systèmes en rassemblant les parties prenantes pour explorer les défis et développer des solutions d’action à long terme. Les polycrises mondiales actuelles nous obligent à collaborer et à ramener les valeurs humaines dans nos interactions quotidiennes, a déclaré Marquez. « Lorsque l’on pense à toutes ces questions, elles ne peuvent être résolues par une seule entité. Cela signifie que nous devons commencer à faire les choses différemment », a-t-il ajouté.

À mesure que les défis sociaux et environnementaux se font plus pressants, ils augmentent la nécessité d’une action collective urgente de la part de diverses parties prenantes, a déclaré Marquez. « Lorsque l’on travaille sur des défis complexes, il est possible de travailler avec d’autres personnes avec lesquelles on n’est pas d’accord… lorsque l’on essaie d’aller dans le sens de la résolution d’un problème qui nous affecte tou.te.s. »

Monica Pohlmann et Gerardo Marquez de la B Corp Reos Partners ont donné au public de la retraite des champion.ne.s 2024 une occasion interactive de pratiquer des méthodes d’écoute et de discussion pour une collaboration efficace. (Photo par Set Sail)

Il s’agit d’un cadre que Reos Partners appelle la collaboration radicale [en anglais] qui demande aux participant.e.s d’accepter le conflit et la connexion, d’expérimenter leur façon d’avancer et de reconnaître leur rôle en tant qu’élément du système. « Si vous ne voyez pas que vous faites partie du problème, vous ne pouvez pas faire partie de la solution », a déclaré Pohlmann. « Dans le cadre d’une collaboration radicale, nous comprenons que nous devons passer du temps à créer une compréhension commune de ce qu’est réellement le problème. »

Grâce à un exercice interactif, les participant.e.s à la retraite des champion.ne.s ont exploré la manière de créer des espaces où les personnes se sentent en sécurité pour partager leurs différents points de vue et se considérer comme essentielles à la création d’un chemin vers l’avenir. « Nous rappeler comment collaborer, c’est ramener les valeurs humaines dans nos interactions quotidiennes », a déclaré Pohlmann. 

Voir la session complète : Semer les graines de l’action collective [en anglais]

Mettre en œuvre des politiques efficaces dans votre entreprise

Cette ressource téléchargeable gratuite explique comment le B Lab États-Unis et Canada avec la communauté B Corp bâtissent une économie partenariale et mènent une action politique collective pour rendre les règles du jeu plus équitables et bénéfiques pour tou.te.s.

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