Les normes de la gestion environnementale et de la circularité (GEC) simplifiées
September 18, 2025
Qu’est-ce qui est nécessaire pour créer une entreprise véritablement écoresponsable? Pour les B Corp, la gestion environnementale est une partie fondamentale de la réponse. Il ne s’agit pas seulement de réduire les préjudices. Il faut aussi réinventer les systèmes pour soutenir un avenir régénérateur et circulaire.
Voilà l’objectif des normes de la gestion environnementale et de la circularité (GEC) [en anglais]. Faisant partie intégrante de l’évaluation B Impact [en anglais], les normes GEC aident les entreprises à passer de l’étape des bonnes intentions à la phase des actions mesurables : faire le suivi de leur empreinte environnementale, respecter la limite des seuils écologiques et collaborer dans l’ensemble de leur chaîne de valeur pour créer un changement durable.
Ces normes vont au-delà de la conformité. Elles permettent de mettre en œuvre ce que nous appelons l’avantage circulaire, c’est-à-dire un modèle d’affaires qui minimise les déchets, maximise la revalorisation et transforme la responsabilité environnementale en résilience à long terme, en économie de coûts et en confiance dans la marque. Elles obligent les entreprises à exercer leurs activités en respectant les limites de la planète, à réduire leur dépendance aux ressources naturelles vierges et à contribuer à une économie bénéfique à la nature, au sein de laquelle les personnes, les écosystèmes et les entreprises peuvent prospérer ensemble.
Veuillez noter que cet article propose une présentation simplifiée du domaine d’impact. Les exigences particulières à une entreprise peuvent différer en fonction de sa taille, de ses emplacements et de ses secteurs d’activités. Pour en savoir plus sur la manière dont ces normes s’appliquent à votre entreprise, consultez la page Web des normes du B Lab [en anglais].
Si vous recherchez un point de départ pratique, ce guide vous offre un aperçu détaillé, clair et accessible des cinq piliers des normes GEC :
- GEC 1 : Comprendre son impact environnemental
- GEC 2 : Mettre en place une stratégie pour respecter les seuils écologiques
- GEC 3 : Ancrer la circularité dans la conception des produits et des emballages
- GEC 4 : Prendre des mesures pour atténuer les préjudices écologiques
- GEC 5 : Collaborer avec les prestataires pour élargir la portée de son impact
Pris ensemble, ces piliers forment un plan directeur pour la résilience environnementale, en aidant les entreprises à réduire les risques, à créer de nouvelles sources de valeur et à diriger avec intégrité face aux défis liés au climat, à la biodiversité et aux ressources.
GEC 1 : Comprendre son impact environnemental
La norme GEC 1 porte sur la conscience environnementale, c’est-à-dire faire le suivi de l’ensemble des impacts de votre entreprise, réels (les incidences de vos activités actuelles) et potentiels (les incidences que vos activités et votre chaîne de valeur pourraient avoir), en ce qui concerne les déchets, la consommation d’eau et d’énergie, la biodiversité, et au-delà.
Cette norme encourage les entreprises à surveiller leur consommation de ressources et leurs extrants, des déchets mis à la décharge aux prélèvements d’eau en passant par les émissions de GES, ainsi qu’à évaluer les endroits où elles ont un impact dans leurs installations, leurs régions et leurs chaînes de valeur. Elle oblige également à effectuer des diagnostics plus approfondis, notamment pour : identifier les installations situées à proximité de zones écologiquement fragiles, contrôler les conditions du bien-être animal lorsque cela s’applique et cartographier les risques environnementaux en les classant par gravité et par probabilité.
Enfin, la norme GEC 1 appelle à la transparence. La divulgation publique des enjeux environnementaux matériels (avec la méthodologie utilisée pour les déterminer) crée une responsabilisation, améliore la comparabilité et renforce la confiance des parties prenantes.
Pourquoi cela compte-t-il? Les entreprises qui font le suivi de leur empreinte environnementale gagnent en clarté sur les risques opérationnels, les lacunes en matière de conformité et les domaines à améliorer. Ces mesures permettent de prendre des décisions plus éclairées, de mieux utiliser les ressources et de se mettre davantage en phase avec les attentes réglementaires, de la clientèle, des investisseuses et des investisseurs.
Mettre en pratique la norme GEC 1
Afin de respecter la norme GEC 1, les entreprises doivent dresser un portrait complet de l’impact environnemental de l’ensemble de leurs activités et des segments de leurs chaînes de valeur. Parmi les mesures pour y parvenir, citons :
- assurer le suivi des déchets dangereux et non dangereux, y compris la quantité détournée des sites d’enfouissement par rapport à celle mise à la décharge ou incinérée;
- mesurer la consommation totale d’énergie et la part d’énergies renouvelables utilisées, ainsi que calculer l’intensité énergétique (par ex. : par unité de revenu ou de produit);
- enregistrer la quantité d’eau consommée ou prélevée, et identifier les installations situées dans des régions soumises à des stress hydriques;
- déterminer les impacts sur la biodiversité et surveiller les conditions du bien-être animal lorsque cela s’applique (par ex. : pour les entreprises impliquées dans l’agriculture, la production alimentaire ou le secteur du textile);
- réaliser une évaluation complète des risques environnementaux en mettant en priorité les impacts les plus importants en fonction de la gravité et de la probabilité;
- publier un résumé des enjeux environnementaux matériels, incluant la méthode utilisée pour les déterminer;
- se servir de la solide base de référence établie grâce à ces pratiques pour prendre des mesures, que le but soit l’atténuation, la fixation d’objectifs ou la communication avec les parties prenantes.
Que mesurer et surveiller pour la norme GEC 1?
Les indicateurs quantitatifs aident les entreprises à comparer leurs performances, à gérer les risques et à planifier. Parmi les exemples, citons :
- la part en pourcentage des activités qui ont fait l’objet d’une évaluation des risques environnementaux;
- la part en pourcentage des émissions et des déchets qui ont été cartographiés dans l’ensemble de la chaîne de valeur (les émissions de portée 1, 2 et 3 : directes, indirectes et liées à la chaîne d’approvisionnement);
- la part en pourcentage des gammes de produit qui ont fait l’objet d’une analyse du cycle de vie (ACV);
- l’exposition au risque particulière à la région ou aux prestataires, notamment dans les zones à risque hydrique ou écologiquement fragiles.
Au fil du temps, le suivi de ces mesures appuie la responsabilisation en interne et permet d’assurer que les rapports de durabilité reflètent des données réelles et exploitables.
GEC 2 : Mettre en place une stratégie pour respecter les seuils écologiques
Tandis que la norme GEC 1 aide à mesurer, la norme GEC 2 vous demande ce que vous ferez de ce que vous avez appris. Cette norme impose aux entreprises d’établir une stratégie environnementale proactive visant à mettre en phase leurs activités avec des objectifs basés sur la science et les limites de la planète.
Au lieu de s’appuyer sur des initiatives fragmentées, la norme GEC 2 promeut une approche cohésive, basée sur des données, ancrée dans la gouvernance et conçue pour évoluer. Cette approche implique d’élaborer des plans exhaustifs pour remédier aux impacts environnementaux les plus matériels, tels que des plans de transition pour la biodiversité, des stratégies de gestion des eaux et des feuilles de route pour faire concorder les modèles d’affaires. Ces stratégies doivent être approuvées par la direction, révisées tous les ans et soutenues par des politiques claires, une appropriation à l’échelle des services, la formation du personnel et une sélection rigoureuse de la clientèle, des projets et des investissements.
Comme avec la norme GEC 1, l’accent est mis sur les systèmes plutôt que sur les slogans. La norme GEC 2 aide les entreprises à préparer leurs activités à l’avenir, à répondre aux attentes croissantes en matière de réglementations et d’investissements, ainsi qu’à contribuer aux efforts mondiaux, comme l’Accord de Paris et le Cadre mondial de la biodiversité de Kunming-Montreal.
Pourquoi cela compte-t-il? Même si les priorités fédérales des États-Unis évoluent, les réglementations mondiales se durcissent et les pressions sur les ressources s’intensifient. Les entreprises qui n’ont pas une stratégie environnementale claire sont exposées à des risques croissants. La norme GEC 2 soutient la préparation réglementaire et le leadership environnemental à long terme. Une stratégie robuste peut contribuer à réduire la consommation des ressources, à renforcer la confiance des parties prenantes et à créer une place pour votre entreprise au sein d’une économie régénératrice et stable sur le plan climatique.
Mettre en pratique la norme GEC 2
Afin de respecter la norme GEC 2, les entreprises doivent transformer les résultats de leurs évaluations selon la norme GEC 1 en une stratégie orientée vers l’avenir et soutenue par la direction, qui est spécifique, mesurable et ancrée dans la réalité du monde des affaires. Parmi les principaux éléments à inclure pour y parvenir, citons :
- créer une stratégie environnementale pluriannuelle comprenant des objectifs, des responsabilités et des indicateurs clairs, ainsi qu’un plan pour engager les principales parties prenantes (par ex. : les prestataires, les employé.e.s et les communautés locales);
- élaborer des plans de gestion de la biodiversité et des eaux si les évaluations révèlent que les impacts de l’entreprise sont matériels (c’est-à-dire les impacts importants de vos activités ou de votre chaîne de valeur en matière d’échelle ou de gravité);
- assurer que les politiques et procédures internes reflètent les risques environnementaux particuliers qui ont été identifiés (par ex. : les émissions, la déforestation, la consommation d’eau, etc.);
- former les membres pertinent.e.s du personnel à la manière de mettre en œuvre ces politiques dans le cadre de leurs fonctions quotidiennes;
- évaluer l’impact environnemental des nouveaux projets et investissements, ainsi que des client.e.s potentiel.le.s, et consigner des plans d’atténuation lorsque des risques sont ciblés;
- réviser et mettre à jour toutes les stratégies une fois par an, et obtenir l’approbation de la haute direction ou du conseil d’administration.
Prises ensemble, ces pratiques contribuent à enraciner le leadership environnemental dans la structure de l’entreprise tout en renforçant l’harmonisation avec les seuils écologiques et les attentes des parties prenantes.
Que mesurer et surveiller pour la norme GEC 2?
Les stratégies robustes sont ancrées dans des mesures solides. Le fait d’assurer le suivi de bons indicateurs aide les entreprises à évaluer leurs progrès par rapport à des indices de référence, à assurer la responsabilisation en interne et à prouver leur impact auprès de la clientèle, des organismes de régulation, des investisseuses et des investisseurs. Parmi les exemples, citons :
- la part en pourcentage des activités en phase avec des objectifs basés sur la science (tels que ceux établis par l’initiative Science Based Targets ou SBTi);
- la couverture par les rapports ESG de l’ensemble des activités et des chaînes d’approvisionnement;
- la mesure des progrès par rapport aux objectifs de réduction de la consommation d’eau et d’énergie, des émissions de gaz à effet de serre et d’utilisation des sols;
- le ratio du chiffre d’affaires provenant de produits ou de services respectant les seuils écologiques (par ex. : à faibles émissions de carbone, économes en eau, circulaires par leur conception, etc.);
- la part en pourcentage de client.e.s ou d’investissements qui ont fait l’objet d’une évaluation pour cibler les risques environnementaux et la mesure de l’efficacité des efforts d’atténuation déployés;
- la part en pourcentage d’employé.e.s pertinent.e.s formé.e.s pour mettre en place les procédures et les cadres de décision environnementaux.
Ces indicateurs contribuent à assurer que votre stratégie n’est pas seulement un plan consigné sur une feuille de papier, mais aussi un système de responsabilisation continue et de progression mesurable.
GEC 3 : Ancrer la circularité dans la conception des produits et des emballages
La circularité commence par un changement de vision, c’est-à-dire penser la conception pour l’ensemble du cycle de vie des matériaux et pas seulement pour leur élimination. La norme GEC 3 oblige les entreprises à s’éloigner des modes de pensée axés sur l’usage unique pour adopter des systèmes qui maintiennent les matériaux en circulation.
Cette norme couvre le cycle de vie complet, de l’approvisionnement en intrants renouvelables ou recyclés au soutien des infrastructures de revalorisation en fin de vie. Il est attendu des entreprises qu’elles réduisent leur dépendance aux matières premières vierges et non renouvelables, qu’elles augmentent leur consommation de matériaux écoresponsables vérifiés et qu’elles conçoivent dans une optique de durabilité, de démontage, de réutilisation ou de décomposition régénératrice (en particulier dans les marchés à impact élevé).
La norme GEC 3 n’est pas une formule unique qui s’applique à tout le monde. Les entreprises peuvent choisir les principes de conception circulaire qui conviennent le mieux à leur portefeuille, que le but soit d’éviter les emballages à usage unique, de concevoir pour favoriser la réparation et la réutilisation ou de permettre la remise en circulation selon le cycle biologique en fin de vie.
Pourquoi cela compte-t-il? Les modèles circulaires ne permettent pas seulement de réduire les déchets. Ils créent aussi de la valeur. Le remplacement des modèles linéaires par des modèles circulaires améliore l’efficacité des matériaux, réduit les coûts et stimule l’innovation dans le développement de produits et les chaînes d’approvisionnement. Alors que les pressions sur les ressources s’intensifient, la circularité renforce également la résilience et la confiance de la clientèle, en plus d’ouvrir de nouvelles possibilités dans une économie axée sur la revalorisation.
Mettre en pratique la norme GEC 3
Afin de respecter la norme GEC 3, les entreprises doivent intégrer les principes de la circularité dans leurs processus d’approvisionnement en matériaux, de conception des produits, de décisions en matière d’emballages et de valorisation en fin de vie. Parmi les mesures pour y parvenir, citons :
- assurer le suivi des flux entrants de matériaux pour les produits et les emballages, y compris le tonnage total, le pourcentage de contenu recyclé ou renouvelable et la vérification par une partie tierce de la durabilité des sources d’approvisionnement;
- réduire la dépendance aux matières premières vierges et non renouvelables au fil du temps, en mesurant les progrès tous les ans et en augmentant l’utilisation de ressources non vierges ou renouvelables;
- choisir les avenues de conception circulaire qui conviennent le mieux au portefeuille de produits de l’entreprise, comme :
- éviter ou réduire les articles à usage unique;
- concevoir pour la durabilité à long terme, la réparation et la réutilisation;
- permettre le démontage, la remise à neuf ou la refabrication;
- soutenir la remise en circulation selon un cycle biologique ou la recyclabilité avancée;
- évaluer les infrastructures de revalorisation dans les marchés principaux en comprenant le parcours des produits et des emballages après leur utilisation et en repérant les lacunes en matière de revalorisation dans l’ensemble des régions;
- lancer ou élargir des initiatives de revalorisation dans les marchés de consommation finale les plus importants en volume, en concentrant les efforts aux endroits où l’impact est le plus significatif.
Ces pratiques contribuent à réduire le fardeau environnemental, à atténuer les risques liés aux matériaux et à positionner votre marque dans un cycle de croissance circulaire à long terme au sein d’un monde aux ressources limitées.
Que mesurer et surveiller pour la norme GEC 3?
La circularité exige de mesurer à chaque étape du cycle de vie des produits. Parmi les principaux indicateurs, citons :
- la part totale en pourcentage des matériaux récupérés ou réutilisés dans les produits et les emballages;
- la part en pourcentage d’emballages qui sont réutilisables, recyclables ou compostables;
- la réduction de la consommation de matières premières vierges au fil du temps (en particulier les matières non renouvelables);
- la part en pourcentage de produits du portefeuille conçus pour la réparation, la réutilisation, la refabrication ou la remise en circulation selon un cycle biologique;
- la part en pourcentage de marchés de consommation finale dans lesquels des programmes actifs de revalorisation ou des améliorations des infrastructures ont été mis en œuvre;
- la réduction des coûts liés aux intrants de matériaux en raison d’une nouvelle conception ou d’un approvisionnement circulaire;
- la part en pourcentage du chiffre d’affaires provenant de gammes de produits ou de services circulaires (par ex. : des modèles de reprise, des programmes de réutilisation basés sur des abonnements, des biens remis à neuf, etc.).
Ces indicateurs permettent de valider vos efforts et aident à montrer la valeur commerciale de la circularité aux parties prenantes et à la clientèle.
GEC 4 : Prendre des mesures pour atténuer les préjudices écologiques
La norme GEC 4 transforme la stratégie en résultats. Elle tient les entreprises responsables de respecter leurs engagements d’une manière qui peut être suivie, évaluée et améliorée. Qu’il s’agisse de réduire les émissions, de restaurer les écosystèmes ou de reconcevoir les emballages, il est attendu que les entreprises prennent des mesures de manière urgente et avec intention pour remédier aux risques environnementaux identifiés.
L’atténuation n’est pas une initiative ponctuelle. Il s’agit d’un engagement continu. Les entreprises doivent prouver leurs progrès par rapport à leurs stratégies en matière environnementale, de biodiversité et de gestion des eaux, communiquer ces résultats à l’interne et à l’externe et consigner ce qui fonctionne (et ce qui ne fonctionne pas).
Pourquoi cela compte-t-il? Le fait de prendre des mesures visibles tôt aide les entreprises à éviter des risques réputationnels, à réduire les coûts d’exploitation à long terme et à prévenir les préjudices écologiques avant leur aggravation. La norme GEC 4 renforce la crédibilité de votre stratégie de durabilité, en indiquant que la responsabilisation environnementale fait partie intégrante de votre fonctionnement, et pas seulement de vos rapports.
Mettre en pratique la norme GEC 4
Afin de respecter la norme GEC 4, les entreprises doivent traduire les stratégies environnementales en actions et établir des systèmes clairs pour faire le suivi de leur mise en œuvre, mesurer leur efficacité et s’adapter au fur et à mesure que le contexte évolue. Parmi les principales pratiques pour y parvenir, citons :
- mettre en œuvre des mesures d’atténuation mesurables dans l’ensemble des activités et de la chaîne de valeur de l’entreprise, établies sur la base des risques identifiés selon la norme GEC 1 et des stratégies déterminées en vertu de la norme GEC 2;
- assurer le suivi des progrès réalisés par rapport aux objectifs fixés en matière d’impact environnemental, de biodiversité et de gestion des eaux;
- évaluer l’efficacité des stratégies de l’entreprise à une fréquence régulière (au minimum tous les trois ans), consigner les leçons tirées des expériences et modifier les plans au besoin;
- informer la direction des résultats de l’évaluation et divulguer publiquement les rapports produits, y compris les mises à jour des stratégies et les domaines à améliorer;
- boucler la boucle en utilisant les résultats réels pour affiner les objectifs futurs et renforcer les performances environnementales de l’ensemble des équipes et des systèmes.
Ces pratiques permettent d’ancrer l’amélioration continue dans les efforts environnementaux et d’adapter les plans pour répondre aux conditions changeantes.
Que mesurer et surveiller pour la norme GEC 4?
Les plans d’atténuation les plus crédibles sont soutenus par des données. Ces indicateurs peuvent aider à faire le suivi de l’impact, à améliorer la mise en œuvre des stratégies et à communiquer les résultats aux parties prenantes :
- le montant d’investissement (en dollars) dans des projets de remédiation ou de compensation environnementales;
- le pourcentage de réduction des indicateurs environnementaux négatifs (par ex. : les émissions de GES, la dévastation, les prélèvements d’eau, etc.) année après année;
- la part en pourcentage des activités couvertes par un système de gestion environnementale (SGE);
- le pourcentage d’incidents environnementaux signalés, y compris le temps de réponse et les résultats des mesures de remédiation;
- les résultats de l’évaluation des stratégies en matière environnementale, de biodiversité et de gestion des eaux (par ex. : les objectifs atteints, la méthode utilisée pour actualiser les stratégies);
- la fréquence des mises à jour et l’engagement de la direction envers les résultats des évaluations;
- le rythme de publication des rapports, y compris les mises à jour des stratégies de l’entreprise et la documentation des mesures d’atténuation.
Ces points de données indiquent que votre entreprise développe ses capacités à réagir aux risques, mais aussi à prévenir activement les préjudices et à faire évoluer son approche à la suite de chaque évaluation.
GEC 5 : Collaborer avec les prestataires pour élargir la portée de son impact
La plupart des impacts environnementaux ne sont pas créés au sein des quatre murs de l’entreprise, mais en amont. La norme GEC 5 a pour but de remédier à cette réalité en étendant la responsabilisation environnementale à l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement. Elle oblige les entreprises à intégrer la durabilité dans les décisions d’achat, à faire le suivi des matières premières à haut risque et à collaborer avec leurs prestataires pour stimuler des changements systémiques.
Du cacao au bétail en passant par le bois d’œuvre et l’huile de palme, l’empreinte environnementale d’un produit commence bien souvent longtemps avant qu’il n’arrive sur le quai de chargement d’une entreprise. La norme GEC 5 aide les entreprises à cibler et à atténuer les risques liés aux décisions d’achat tout en mettant en phase leur approvisionnement avec des objectifs environnementaux plus globaux.
Pourquoi cela compte-t-il? Votre entreprise ne peut pas réaliser ses objectifs en matière de durabilité seule. La collaboration avec les prestataires permet aux entreprises d’élargir leur impact, de réduire les risques opérationnels et réputationnels, ainsi que de créer des chaînes de valeur plus résilientes. Par ailleurs, la norme GEC 5 donne aux entreprises les moyens d’influencer les normes du secteur et de créer un effet d’entraînement chez plusieurs niveaux de prestataires.
Mettre en pratique la norme GEC 5
Afin de respecter la norme GEC 5, les entreprises doivent adopter une approche structurée et transparente de l’engagement de leurs chaînes d’approvisionnement, en commençant par leurs décisions d’achat les plus importantes. Parmi les mesures pour y parvenir, citons :
- tenir compte de l’impact environnemental en tant que facteur dans les principales décisions liées à l’approvisionnement, en commençant par les trois à cinq achats les plus importants;
- déterminer les prestataires prioritaires sur la base des risques environnementaux et travailler ensemble pour fixer des objectifs, faire le suivi des progrès et consigner les efforts d’atténuation;
- retracer l’origine des matières premières à haut risque (par ex. : le soja, le bois d’œuvre, l’huile de palme, le caoutchouc, etc.) et cartographier tous les niveaux de la chaîne d’approvisionnement de l’entreprise;
- mettre en place des politiques d’approvisionnement sans déforestation, en particulier dans les régions à haut risque pour l’environnement, et vérifier la conformité;
- élargir la traçabilité au fil du temps et augmenter le pourcentage de matières premières à haut risque dont l’origine et le profil d’impact sont connus;
- cocréer des programmes de durabilité avec les prestataires, comprenant des plans d’actions, des objectifs communs et des évaluations annuelles du rendement.
Ces pratiques contribuent à transformer les relations avec les prestataires en vecteurs de progrès environnementaux, de responsabilisation et d’innovations communes.
Que mesurer et surveiller pour la norme GEC 5?
L’efficacité de la gestion de la chaîne d’approvisionnement dépend de la visibilité et de la responsabilisation. Parmi les principaux indicateurs, citons :
- la part en pourcentage de prestataires dont les performances environnementales ont été évaluées;
- la part en pourcentage de prestataires de premier niveau dont les objectifs environnementaux ont été vérifiés;
- la part en pourcentage du total des achats en phase avec des prestataires certifié.e.s écologiques ou des programmes d’approvisionnement écoresponsable;
- la part en pourcentage de matières premières à haut risque dont la provenance a été retracée jusqu’au point d’origine;
- la part en pourcentage de matières premières qui ont été vérifiées « sans déforestation »;
- le pourcentage d’initiatives liées à la durabilité mises en place conjointement avec des prestataires essentiel.le.s;
- les mesures des progrès issues des plans d’atténuation des prestataires, comme les réductions des émissions, les améliorations en matière de consommation d’eau ou la restauration des sols.
Ces mesures permettent de faire le suivi de l’impact et de l’influence, en assurant que les pratiques en matière d’approvisionnement engendrent des changements mesurables dans l’ensemble de la chaîne de valeur et reflètent les valeurs environnementales de votre entreprise à chaque étape du processus décisionnel.
La gestion environnementale est un impératif stratégique
Les normes GEC offrent une feuille de route pratique pour ancrer la durabilité au cœur des activités de l’entreprise. Elles sont conçues pour aider les entreprises à réduire les préjudices écologiques, à améliorer la responsabilisation et à exercer leurs activités en respectant les limites de la planète, sans sacrifier le rendement ni la croissance.
Que vous commenciez seulement à évaluer votre impact ou que vous perfectionniez un programme de longue date, les normes GEC 1 à 5 offrent une structure pour intensifier vos efforts. Ensemble, elles forment un cadre moderne pour une gestion environnementale fondée sur les données, orientée par la conception et conçue pour la résilience.
Voici comment les entreprises avant-gardistes ouvrent la voie : avec de la transparence, ainsi que des partenariats et des systèmes qui régénèrent au lieu d’épuiser.
Pour passer à la prochaine étape, consultez l’évaluation B Impact [en anglais] et examinez comment votre entreprise peut contribuer à une économie circulaire et plus stable pour le climat, un produit, un.e prestataire et une stratégie à la fois.
Copyright : B Lab États-Unis et Canada
Photo de : Geranimo [en anglais]
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