Les B Corp font avancer la mobilité économique grâce aux programmes de mentorat

March 18, 2025

Alors que nous célébrons le mois B Corp et la communauté des entreprises qui travaillent en vue d’avoir un impact positif sur les personnes et la planète, B The Change met de l’avant des pratiques et des programmes conçus pour engager d’autres voix et former les futur.e.s dirigeant.e.s. Découvrez trois programmes de mentorat et d’apprentissage de B Corp qui ouvrent le champ des possibles et créent un impact durable. 

Dans la plupart des agences de marketing, les candidat.e.s à un poste doivent posséder les bonnes qualifications, généralement un diplôme postsecondaire, avant même d’être pris.e.s en considération. Alors, comment font les entreprises qui souhaitent diversifier leurs effectifs compte tenu des coûts de l’éducation supérieure et des autres facteurs systémiques créant des obstacles sur le parcours des futur.e.s potentiel.le.s spécialistes du marketing? 

Pour l’entreprise certifiée B, Two Octobers [en anglais], la réponse à cette question est un programme d’apprentissage qui propose aux personnes intéressées par le marketing numérique des postes rémunérés aboutissant à un diplôme. Parmi les résultats du programme, citons notamment l’occasion pour l’apprenti.e d’évoluer dans un domaine professionnel inaccessible autrement, ainsi que la possibilité de gravir « l’échelle économique », et pour l’entreprise, l’accès à de nouveaux points de vue qui créent de la valeur. « Le fait d’avoir des équipes plus diversifiées nous aide à mieux servir notre clientèle, car nous pouvons entrer en contact avec les publics que nos client.e.s essaient d’approcher », a déclaré la co-DG de Two Octobers, Kris Skavish.

Les programmes de mentorat et de formation comme celui offert par Two Octobers constituent un moyen pour les entreprises de lutter contre l’augmentation des inégalités économiques [en anglais] et la réduction de la mobilité économique [en anglais]. Ces objectifs comptent parmi les raisons pour lesquelles le mentorat fait partie des exigences du domaine d’impact de l’action collective dans l’ébauche des normes de la certification B Corp. Le but est d’encourager les B Corp à transmettre des connaissances précieuses qui peuvent aider les gens à augmenter leurs revenus et à gravir l’échelle économique. Sur le plan collectif, les programmes de mentorat et d’apprentissage soutiennent les efforts de la communauté B Corp pour faire progresser une économie plus inclusive et équitable. 

Découvrez ci-dessous comment Two Octobers et ses collègues, les B Corp Ella’s Kitchen [en anglais] et Luke’s Lobster [en anglais], mettent en relation les employé.e.s avec les ressources et les compétences qui offrent une base pour la croissance professionnelle et salariale. 

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EN SAVOIR PLUS [EN ANGLAIS]

Le programme d’apprentissage de Two Octobers élargit le champ des possibles dans le secteur du marketing numérique

La B Corp Two Octobers, une agence de marketing basée à Denver, gère un programme d’apprentissage agréé par le Département du travail des États-Unis qui offre des postes rémunérés aboutissant à un diplôme. Il comprend une formation structurée sur le terrain et du mentorat, ainsi qu’une éducation complémentaire. 

Le programme d’apprentissage reconnaît que le secteur du marketing aux États-Unis manque de diversité. Les personnes afro-américaines, latino-américaines et d’origine hispanique comptent pour 14,4 % du total des professionnel.le.s de la publicité et du marketing alors qu’elles représentent 31,9 % de la population. Le cofondateur de Two Octobers, Nico Brooks, a souligné dans un article de blogue [en anglais] que, pour mettre fin à cette disparité, des occasions ciblées doivent être créées. 

« Étant donné que la plupart des professions nécessitent de l’expérience, ce ne sont pas des problèmes qui peuvent être résolus en masquant les renseignements personnels sur les curriculum vitae ou en modifiant les pratiques de recrutement », a écrit Brooks. « Comme les statistiques le montrent, le bassin de candidat.e.s expérimenté.e.s est biaisé. La seule manière de changer ces chiffres est de créer de nouvelles occasions pour les groupes sous-représentés. »

Le programme d’apprentissage élimine des obstacles à l’entrée dans le domaine du marketing numérique en n’exigeant aucunes expériences professionnelles ou études postsecondaires préalables. De plus, Two Octobers collabore avec des centres d’emploi locaux, ce qui lui permet de diriger ses efforts en matière de recrutement vers les communautés généralement sous-représentées dans les métiers du marketing. Ces centres, les Workforce Centers, sont des organismes gouvernementaux qui travaillent avec les entreprises et les personnes à la recherche d’un emploi pour satisfaire les besoins en matière de personnel dans l’ensemble du pays.

Le programme d’apprentissage de Two Octobers pour les spécialistes du marketing numérique a été agréé en octobre 2020. Depuis, l’agence a embauché deux apprenti.e.s qui ont terminé le programme au bout d’environ trois ans. Le programme est doté d’un ensemble défini d’objectifs. Les apprenti.e.s travaillent avec leur superviseur, leur superviseuse ou leur mentor.e pour acquérir ces compétences, même s’il s’agit en fait d’un véritable effort d’équipe. 

« Ces compétences comprennent des techniques particulières au marketing numérique, ainsi que des aptitudes professionnelles, telles que la communication, l’organisation et l’esprit critique », a expliqué la co-DG de Two Octobers, Kris Skavish. « L’ensemble de notre équipe contribue à leur formation au fil du temps, ce qui leur permet d’obtenir des points de vue différents sur la manière d’appliquer des compétences diverses à une gamme variée de tâches, de situations et de client.e.s. »

Le programme a créé de la valeur pour l’entreprise à bien des égards. Les collaborateurs et les collaboratrices ont déclaré que la formation des membres de l’équipe les passionne, et que pouvoir contribuer à la croissance professionnelle des apprenti.e.s leur donne un sentiment d’accomplissement dans leurs fonctions et dans leur travail chez Two Octobers. De plus, des membres de l’équipe diversifié.e.s ont apporté des idées que l’équipe n’aurait peut-être pas eues autrement, comme une publicité en espagnol pour une destination touristique à Denver, suggérée par une personne en apprentissage dont l’espagnol est la langue maternelle. « Cette idée n’avait pas été envisagée auparavant par les client.e.s qui étaient impatient.e.s de la mettre en œuvre pour approcher un public plus large », a commenté Skavish. 

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Le programme de mentorat d’Ella’s Kitchen cultive les compétences et les liens

La B Corp Ella’s Kitchen, une marque d’aliments pour bébés basée au Royaume-Uni, fait partie d’une coalition d’entreprises certifiées B qui offre un programme de mentorat aux employé.e.s. Désormais dans sa quatrième année, le programme est le fruit d’un effort collaboratif entre Ella’s Kitchen, Cook [en anglais], Riverford [en anglais], Vivo Barefoot [en anglais] et Lily’s Kitchen [en anglais]. Il associe des mentoré.e.s à des mentor.e.s en fonction des objectifs de carrière. 

« Les objectifs des personnes qui participent au programme sont très variés, comme le développement professionnel, l’apprentissage de nouvelles compétences techniques, l’introduction à la gestion de projets, le renforcement de la résilience, et plus encore », a expliqué le responsable mondial de l’impact, Chris Jenkins. 

Chaque année, le programme commence par une séance de présentation ouverte à l’ensemble des collaborateurs et des collaboratrices. Tout le monde a ainsi l’occasion d’entendre directement les mentoré.e.s et les mentor.e.s ayant vécu l’expérience expliquer le fonctionnement du programme et les avantages d’y participer. Afin de soutenir le travail global de la communauté B Corp en matière d’équité, de diversité et d’inclusion, le programme est ouvert aux employé.e.s à tous les stades de leur carrière. Ella’s Kitchen déploie des efforts supplémentaires pour encourager les personnes en début de carrière à y participer. 

Après la séance de présentation, les candidat.e.s au programme choisissent s’ils ou elles souhaitent être des mentoré.e.s ou des mentor.e.s. Des séances de formation virtuelles offrent aux participant.e.s des outils et des informations sur la manière de tisser des relations significatives et positives. De plus, des questionnaires sont distribués pour collecter des renseignements sur le poste actuel, les expériences et les responsabilités des participant.e.s, ainsi que sur leurs espoirs et leurs attentes par rapport au programme.

« Une fois que toutes les candidatures ont été reçues, nous nous attachons à mettre en relation des mentoré.e.s avec des mentor.e.s provenant de toutes les marques en fonction de leurs objectifs, de leur poste et de leur niveau d’expérience, et en veillant à ce que chaque mentoré.e soit associé.e à la personne la mieux placée pour soutenir sa croissance », a expliqué Jenkins. 

Lorsque le programme a été lancé en 2021, il a commencé avec onze paires de mentor.e.s et de mentoré.e.s. Depuis, le programme a pris beaucoup d’ampleur et la dernière cohorte comptait 45 duos de mentorat. Jenkins souligne toutefois que le programme ne profite pas seulement à leurs employé.e.s, les « Barners » (désignation des personnes qui travaillent dans les granges d’Ella’s Kitchen) qui ont eu accès à de nouvelles occasions, mais qu’il est aussi bénéfique à l’entreprise. 

« Jusqu’à présent, plus de 25 “Barners” ont participé [au programme], et nous avons pu constater de première main les bienfaits du mentorat », a observé Jenkins. « Au moins six “Barners” ont obtenu des promotions ou ont évolué vers de nouveaux postes au sein de l’entreprise grâce aux conseils et au soutien qu’ils et elles ont reçu. »

Le programme a également permis de cultiver des relations durables. Plus de la moitié des participant.e.s poursuivent leurs relations de mentorat longtemps après la fin du programme, ce qui a un impact sur l’ensemble de la communauté B Corp. « Ces liens renforcent la communauté B Corp, aidant à créer un réseau de soutien qui s’étend au-delà des granges d’Ella, guidé par la vision commune d’utiliser les entreprises comme une force pour le bien », a affirmé Jenkins. « Ce programme révèle la puissance des entreprises engagées, qui, en partageant des connaissances, des idées et des expériences, stimulent la croissance du personnel et des activités commerciales. »

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Luke’s Lobster ouvre les portes du secteur du homard dans le Maine

La B Corp Luke’s Lobster, une chaîne de restaurants, a lancé son projet Lift All Boats (soulever tous les bateaux) en 2022. Le programme de mentorat offre aux étudiant.e.s du Maine qui ne bénéficient traditionnellement pas d’un accès aux emplois côtiers un point d’entrée dans l’industrie du homard, un secteur d’activité historique de l’État. 

Le cofondateur de Luke’s Lobster, Ben Conniff, a discuté du projet Lift All Boats dans un balado du B Lab, Forces for Good (Les forces au service du bien) [en anglais]. D’après lui, le système de délivrance de permis pour la pêche au homard est complexe et tend à bloquer l’accès aux personnes qui n’appartiennent pas à une lignée familiale du secteur. Par exemple, Conniff explique que si vous souhaitez obtenir un permis de pêche commerciale, vous devez commencer un programme d’études avant d’avoir 18 ans et effectuer 1 000 heures de travail sur un homardier sous le mentorat d’un pêcheur ou d’une pêcheuse titulaire d’un permis, et cela avant l’âge de 20 ans si vous ne fréquentez pas un établissement d’études postsecondaires ou 23 ans si vous suivez des cours.

« En ce moment, les personnes qui n’ont aucun lien de parenté avec un pêcheur ou une pêcheuse ne savent pas cela », a expliqué Conniff. « Ceci signifie que vous avez toute cette population de personnes PANDC, immigrantes ou autrement confrontées à des obstacles les empêchant d’intégrer le secteur de la pêche, qui ne bénéficieront jamais de cette occasion, à moins qu’une personne n’entreprenne de les éduquer sur les démarches à suivre, les accompagne au cours du programme d’étude et leur apprenne à pêcher. » 

En plus de ces connaissances logistiques, le programme de permis de pêche au homard pour les étudiant.e.s du Maine nécessite un accès à du mentorat, à du matériel, à un bateau et à d’autres ressources qui sont généralement seulement à portée des pêcheurs et des pêcheuses à la ligne, ainsi que des personnes familières avec l’industrie. Le projet Lift All Boats met ces ressources à disposition des étudiant.e.s qui souhaitent travailler dans le secteur mais qui ne sont pas outillé.e.s, une initiative ayant pour but d’accroître la diversité dans une industrie historiquement insulaire. 

Jusqu’à présent, 32 étudiant.e.s ont passé leur été à pêcher le homard sous le mentorat du pêcheur et enseignant Wiley Muller, du pêcheur de homard Steve Train et des cofondateurs de Luke’s Lobster, Luke Holden, Jeff Holden et Conniff, d’après le site Web du projet [en anglais]. Dans le cadre du programme, les étudiant.e.s passent 50 heures chaque été sur l’eau et à quai pour apprendre à poser et à relever des pièges, à entretenir le matériel et à manœuvrer un bateau en toute sécurité. Les étudiant.e.s peuvent vendre directement leurs prises au kiosque d’achat de Luke’s Lobster à Portland, dans le Maine. Par ailleurs, les autres membres de l’équipe de la haute direction de la B Corp, en collaboration avec les partenaires de l’entreprise à l’Island Institute, offrent du mentorat en matière de gestion commerciale et financière. 

Selon Conniff, au-delà d’attirer vers l’industrie de la pêche au homard les jeunes stagiaires dont elle a besoin, le programme et la diversification qu’il crée renforcent le secteur d’activités à bien des égards. « Lorsqu’une industrie manque de diversité, que cela soit en matière de points de vue, d’expériences ou d’origines, elle est inévitablement moins bien outillée pour réussir à surmonter de nouveaux défis, parce que tout le monde pense de la même manière et partage des parcours similaires », a expliqué Conniff. « Ces personnes ne disposent donc pas d’une gamme aussi large d’idées et de moyens pour relever ces défis. » 

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