Leçons tirées de l’événement DLB du Pacifique Nord-Ouest 2025 pour avoir un impact : rester enraciné.e.s tout en affrontant les changements
October 9, 2025
Il y a à peine quelques semaines, la communauté B Local PDX [en anglais], en collaboration avec d’autres B Corp et organismes affiliés basés dans la région du Pacifique Nord-Ouest (PNO), clôturait son événement régional phare, soit sa conférence sur le développement du leadership B Corp (DLB). Bien plus qu’une simple conférence, l’événement de trois jours proposait une programmation complète, allant du bénévolat sur le terrain (mettre littéralement les mains dans la terre) aux bains de forêt, en passant par les discours principaux en séances plénières, les discussions en ateliers, les activités de réseautage, les réceptions, et plus encore.
Le thème de cette année était « Forêts et feux ». Il s’agissait d’une réflexion sur la capacité de la communauté B Corp à s’enraciner solidement, mais aussi à surmonter les bouleversements dévastateurs, souvent imprévisibles, qui ravagent ce que nous avons créé et développé. Ce sont, après tout, des leçons à apprendre sur notre capacité à nous régénérer. De plus, dans certains cas, le feu peut en fait être une force purgative permettant de réaliser des changements radicaux et sains qui n’auraient pas eu lieu sans destruction au préalable.
Utiliser le cadre de l’impact de la communauté B Local PDX pour réfléchir aux leçons tirées de l’événement et aux moments partagés
Il est impossible de couvrir tout ce qu’il s’est passé au cours de ces trois journées intenses. Cela remplirait les chapitres de plusieurs livres (ce qui sera peut-être un jour le cas). Afin de garder le cap sur l’objectif de cet article, ce récapitulatif met en pratique l’une des leçons tirées de l’événement : développer et mesurer l’impact réalisé en utilisant le cadre suivant, axé sur un élan allant de l’intérieur vers l’extérieur.
Élaboré en partenariat avec la B Corp The Impact Collective [en anglais], le nouveau cadre de l’impact de la communauté B Local PDX met l’accent sur trois modalités convergentes au sein desquelles les effets positifs doivent être réalisés, ressentis et exploités :
- Le partage libre des connaissances et des ressources : les B Corp peuvent partager de manière libre et accessible des ressources tangibles et des connaissances bénéfiques à l’ensemble du spectre de leurs parties prenantes, de leur clientèle à leur personnel, en passant par les concurrent.e.s et les populations locales et internationales touchées par leurs activités.
- La prospérité des entreprises : les politiques et les initiatives d’une B Corp, ainsi que les ressources et les connaissances qu’elle partage, peuvent être directement rattachées à son modèle opérationnel d’une manière qui produit des impacts positifs ressentis à tous les niveaux de l’entreprise, y compris la santé et le bien-être des employé.e.s, l’harmonisation organisationnelle et le rendement de base.
- L’épanouissement des communautés : les actions directes et la mobilisation d’une B Corp peuvent générer des impacts positifs vers l’extérieur, au sein des communautés locales, tout en tissant des liens forts et multidimensionnels, en plus d’établir des relations positives circulaires ou réciproques.
Autrement dit, il s’agit d’utiliser les affaires comme une force au service du bien en créant une valeur directe pour les parties prenantes locales de manière à aider l’entreprise et ses écosystèmes plus larges à prospérer, en même temps.
En gardant ce cadre à l’esprit, nous avons demandé aux membres du B Lab qui ont participé à la conférence DLB du Pacifique Nord-Ouest 2025 ce qui les a le plus marqué.e.s lors de l’événement et les principaux éléments à en retenir, selon elles et eux, pour la suite.
Le partage libre des connaissances et des ressources
Rose Lavelle, gestionnaire du programme des communautés B Local
Pour moi, l’un des moments les plus mémorables de la conférence a été l’atelier « Avant et après le feu : renforcer la résilience de la forêt grâce aux traditions, à la restauration et à la régénération ».
Les panélistes, Marko Bey [en anglais] et Belinda Brown [en anglais], ont présenté leur travail dans le cadre du projet de restauration Lomakatsi (Lomakatsi Restoration Project) [en anglais]. Depuis 30 ans, l’organisme sans but lucratif œuvre pour restaurer les forêts et les bassins versants en Oregon, en Californie du Nord et en Idaho. Il s’est également associé à des organismes comme Sustainable NW Wood [en anglais] pour intégrer la circularité et la protection des écosystèmes directement dans les chaînes d’approvisionnement des produits.
Les membres du panel ont discuté des connaissances tribales, c’est-à-dire de l’importance de se servir des leçons apprises par leurs ancêtres comme composantes du développement des capacités du personnel qui sont nécessaires pour mener à bien le travail en matière de résistance climatique. Les panélistes ont mentionné qu’historiquement, des pratiques traditionnelles de brûlage culturel étaient utilisées pour réduire les risques d’incendie et restaurer la santé des forêts. Il s’agit de trouver un équilibre et d’écouter des sources de connaissances diversifiées afin de transformer notre relation à la nature de façon à ce qu’elle ne soit pas extractive et d’envisager des éléments tels que le feu en tant que force de résilience, et non comme un phénomène à craindre.
Kellen (Kel) Moody, prestataire de services pour le programme et les événements des communautés B Local
L’une des « grandes leçons » que j’ai apprises a été lorsque j’ai découvert l’impact de l’organisme Zero Foodprint’s [en anglais] dans le cadre de l’atelier « Investir dans la régénération : comment les B Corp font avancer l’agriculture durable et la santé des sols dans la région du Pacifique Nord-Ouest ». Leur travail m’a vraiment ouvert les yeux sur l’étendue des capacités des pratiques régénératrices pour restaurer les écosystèmes et renforcer la résilience des communautés.
L’organisme tire profit de petits dons, aussi petits qu’un pour cent du total des recettes de la vente d’un produit particulier ou d’un flux de revenu, et il utilise cet argent pour soutenir des projets comme la restauration de la santé des sols et la séquestration du carbone dans le sol. Il s’agit d’une excellente occasion de partenariat pour les entreprises du secteur alimentaire, un type de collaboration qui exploite quelque chose de relativement petit pour générer collectivement un grand impact.
L’activité de bénévolat au parc Hoyt Arboretum, organisée la veille de la conférence, a également constitué un moyen agréable d’entrer en contact avec un plus petit groupe de personnes et de se salir les mains. Cette activité était l’illustration même du dicton « l’union fait la force » (en anglais « many hands make light work », soit « plus il y a de bras, moins il y a de peine »). Notre équipe, composée d’environ 20 personnes, a accompli un bon volume de travail pendant les trois heures où nous nous trouvions sur place, tout en ayant de bonnes conversations.

Une nouvelle façon de faire des affaires
Afin d’aider les dirigeant.e.s d’entreprises à adopter le statut de « benefit corporation » (société d’intérêt social) comme condition préalable à la certification B Corp, le B Lab États-Unis et Canada a créé cette ressource téléchargeable, le « Board Playbook » (guide du conseil d’administration), pour présenter le processus et démystifier les risques.
La prospérité des entreprises
Ellonda L. Williams, codirectrice principale par intérim du B Lab États-Unis et Canada
Au cours de l’atelier « Thérapie par la conception : se jeter au feu pour guérir son organisation », Scott Smith [en anglais] et Talie Smith [en anglais] de l’agence Smith & Connors [en anglais] ont présenté le « courage » d’une manière à laquelle je ne m’attendais pas. Les entreprises parlent souvent du monde qu’elles aimeraient voir si les facteurs hors de leur contrôle étaient davantage en phase avec leurs valeurs. Cependant, la vérité est qu’une mauvaise harmonisation entre les valeurs et les perspectives trouve fréquemment son origine à l’interne, aussi. Ces dissonances constituent de grandes occasions pour manifester les valeurs de l’entreprise d’une manière qui peut être vue et ressentie directement autour de vous.
Les personnes au sein des entreprises doivent avoir le courage de prendre les mesures nécessaires afin de mettre au jour ces dissonances et d’y remédier, en vue de les harmoniser. Elles peuvent ensuite apporter des changements profonds et significatifs à l’aide de politiques et changer le monde de l’intérieur, au fond d’elles-mêmes et au sein des entreprises dans lesquelles elles évoluent.
Il s’agit d’accorder une place centrale à la culture : un manque de concordance nuit à la crédibilité et exacerbe les résultats, autant positivement que négativement. Il s’agit aussi de tenir compte de la perception extérieure, car ce que les gens considèrent comme vrai devient souvent la façon dont les choses sont présentées.
La question est : si vous souhaitez qu’un changement se produise, mais que la valeur stimulant ce changement n’est pas reflétée dans vos activités, pouvez-vous vous attaquer à cette différence et la rectifier? Au bout du compte, tout repose sur la volonté organisationnelle : l’entreprise souhaite-t-elle vraiment ce changement? Alloue-t-elle les ressources nécessaires pour effectuer ce changement? Développe-t-elle les capacités requises pour en faire une réalité?
Jaime Coyle, gestionnaire de l’engagement communautaire
Lors d’un groupe de discussion, j’ai eu l’occasion d’entendre directement comment l’obtention de la certification B Corp a un effet de halo qui sert de facteur de différenciation puissant.
Les représentant.e.s de CTL [en anglais] participant à la conversation ont déclaré quelque chose comme : « la certification B Corp nous démarque; nous sommes la seule entreprise dans notre marché qui l’a obtenue ».
Une autre personne représentant Sensiba [en anglais] a en fait affirmé que les gens se tournent vers sa société parce qu’elle est une entreprise certifiée B. La clientèle est fatiguée du monde traditionnel de la comptabilité et recherche quelque chose de différent. Cette personne a donné l’exemple d’un salon de l’emploi auquel son entreprise a participé. Tout le monde se rendait aux kiosques des grands cabinets comptables. L’entreprise a ensuite mis le logo B Corp sur son panneau et a suscité autant, si ce n’est plus, d’intérêt chez les étudiant.e.s que les cabinets comptables plus grands et plus connus.
Nous avons également entendu les B Corp parler de « trouver son levier d’impact ». En tant qu’entreprise certifiée B, vous n’avez pas besoin de tout accomplir en même temps. Commencez par là où vous avez déjà un impact. Essayer de tout réaliser en même temps est la meilleure solution pour ne rien faire.
La certification B Corp peut vous aider à TROUVER votre levier. Dans quelles sections de l’évaluation B Impact [en anglais] excellez-vous? Dans quels domaines devez-vous vous améliorer? Nous pouvons vous aider à cartographier ces éléments. Vous pouvez ensuite utiliser ce bilan pour élaborer un plan sur trois ans et commencer à agir par rapport à ces priorités d’une manière qui se reflète vraiment dans votre modèle opérationnel.
L’épanouissement des communautés
Kimberly Tran, gestionnaire principale des données et de l’analytique au B Lab
L’une des séances en atelier les plus marquantes, pour moi, était aussi la première de la journée : « Le pouvoir dans votre poche : mettre en phase votre argent avec vos valeurs ». La séance portait sur l’harmonisation de votre structure financière avec votre mission et vos valeurs.
L’un des éléments les plus importants à retenir de cet atelier est d’éviter de prendre toute mesure qui ne tient compte que du court terme, qu’il s’agisse d’une action que vous considérez positive ou de quelque chose qui repousse une harmonisation positive avec les valeurs pour un motif à court terme. Une vision à court terme est préjudiciable. Concentrez-vous plutôt sur l’engagement des parties prenantes. Le fait de discuter avec les gens, que ces personnes vivent dans votre foyer ou travaillent dans votre entreprise, peut vous aider à commencer à élaborer un plan à long terme immédiatement.
Maintenez ensuite votre regard rivé sur cette feuille de route, et vous resterez concentré.e sur la voie qui vous amènera là où vous le souhaitez. De plus, améliorez un domaine à la fois. Par exemple, passez à une banque ou à une entreprise de services financiers certifiée B Corp qui met en priorité une représentation diversifiée dans son équipe de direction. Essayer de tout accomplir en même temps peut conduire à ne rien faire du tout.
La défense d’intérêts et la remise en cause du statu quo prennent du temps. Vous ne devez pas non plus vous attendre à obtenir immédiatement des résultats lorsque vous prenez des mesures en phase avec vos valeurs que certaines personnes peuvent considérer comme risquées. Adoptez une vision sur cinq ans, et non à 90 jours.
Ellonda
Nous avons eu la chance de constater certains effets très prometteurs qui peuvent découler d’une participation continue dans les entreprises locales et dans les communautés interpersonnelles. Nous avons découvert quelques collaborations vraiment intéressantes entre deux ou trois B Corp et entreprises non certifiées B qui se soutiennent mutuellement.
Étant donné que je suis une personne qui a le potentiel de faire croître notre impact en tant qu’organisme, j’observe ces résultats et je me demande comment nous pouvons exploiter cette énergie de l’intérieur. Peut-il s’agir du levier à tirer pour montrer les occasions émergentes de développement commercial qui peuvent être obtenues grâce à la certification?
Kel
Les personnes de cette communauté apprécient sincèrement les entreprises des un.e.s et des autres et souhaitent voir tout le monde prospérer. Il y a un tel accent mis sur la collaboration plutôt que sur la compétition. Un exemple est survenu lors de notre séance de compte-rendu. Deux B Corp locales spécialisées dans le développement immobilier (Killian Pacific et Adre) ont discuté du fait qu’elles apprécient avoir davantage d’entreprises de promotion immobilière certifiées B dans la région. Elles peuvent ainsi défendre ensemble leurs intérêts auprès de la ville. Lorsque plusieurs entreprises font pression pour obtenir des choses similaires, cela leur permet de mieux plaider leur cause.
Éléments finaux à retenir
Wes Griffin, directeur général de la communauté B Local PDX
Appeler l’événement DLB du Pacifique Nord-Ouest une conférence ne reflète pas vraiment la vraie nature de ce rassemblement. Il s’agit d’une célébration rebelle, d’un séminaire de maître et d’une thérapie de groupe, le tout réuni en un événement. C’est un rassemblement de confiance entre dirigeant.e.s en phase avec les mêmes valeurs qui préfèrent partager leurs connaissances avec leurs concurrent.e.s plutôt que mettre en œuvre des pratiques commerciales habituelles qui sont extractives et malsaines pour l’âme.
L’éventail de sujets couverts lors d’un événement DLB est très large. Vous pouvez choisir votre aventure. Nous avons mis sur l’estrade une personne spécialiste des déchets et une autre experte en pains pour parler de véhicules électriques. Nous nous sommes penché.e.s sérieusement sur des thèmes tels que les effets de l’IA et de la mode éphémère, le développement restaurateur et la régénération des sols, ainsi que le leadership et l’impact. Nous avons bu au minimum neuf boissons de B Corp locales différentes. Nous avons passé beaucoup de temps en plein air et intégré les enseignements de la nature dans nos organisations.
La mission de l’événement DLB est de nous enraciner plus profondément dans la communauté. La joie réside dans le jaillissement des étincelles : la naissance de relations et la formation de partenariats renouvellent notre énergie pour le mouvement. L’événement DLB, c’est se poser mutuellement les questions difficiles, avec passion et espoir. L’événement DLB, c’est développer son entreprise dans le cadre d’une réunion de famille. L’événement DLB, c’est un groupe de personnes extraordinaires qui joignent le geste à la parole. Il s’agit de la tâche la plus dure que j’accomplis chaque année, mais j’ai déjà hâte de planifier le prochain événement.
Rose
L’événement DLB du Pacifique Nord-Ouest est essentiel pour réunir la communauté B Corp de la région. J’ai vu des liens renforcés, du contenu inspirant et des visages souriants. L’événement de la communauté B Local PDX est l’un des rassemblements les plus significatifs dans le calendrier de l’organisme. Il réunit la communauté afin de stimuler la croissance et le tissage de liens, en plus de poser les bases pour augmenter notre impact collectif en tant que dirigeant.e.s d’entreprises.
Cette année, lors du rassemblement, c’est le nouveau modèle du cadre d’impact de la communauté B Local PDX qui a particulièrement retenu mon attention. Il révèle ce sur quoi l’organisme se concentre, et il montre la manière dont, en tant que ressource communautaire, il peut ouvrir la voie à une croissance, un développement et un impact positif accrus, même dans un contexte qui semble défavorable aux mouvements que vous souhaitez voir prospérer.
À propos de l’événement DLB du Pacifique Nord-Ouest
Organisé par la communauté B Local PDX, l’événement DLB PNO est le plus grand rassemblement de B Corp et d’entreprises engagées dans la région du Pacifique Nord-Ouest. Auparavant, il s’agissait d’une conférence d’une journée. Pour 2025, l’événement a été agrandi afin d’offrir un rassemblement de trois jours qui permet d’avoir plus de temps pour les ateliers, les présentations, les activités et les occasions de réseauter avec d’autres personnes de la communauté B Corp qui partagent nos passions et qui sont en phase avec nos missions.
Suivez la communauté B Local PDX sur LinkedIn [en anglais] et sur Instagram [en anglais] où elle continue de publier des photos, des récapitulatifs, les éléments à retenir et du contenu engageant extrait de l’événement de cette année. La communauté B Local PDX et l’ensemble de la communauté B Corp espèrent également voir tout le monde en 2026 à l’occasion de la prochaine Retraite des champion.ne.s [en anglais]!
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