Programme Level 4.0 : découvrez 5 femmes de couleur qui révolutionnent
le secteur de la mode
June 19, 2024
Des entrepreneures créent
des entreprises pour avoir un impact et favoriser l’inclusion : première partie
Le programme Level [en anglais] du B Lab États-Unis et Canada reconnaît que tout le monde ne part pas du même point de départ. Aujourd’hui dans sa quatrième année, le programme Level s’efforce de soutenir des entreprises qui sont confrontées à des défis systémiques dans leurs parcours vers l’autonomisation économique. Le programme vise également à élargir la communauté des entreprises certifiées B en intégrant des voix nouvelles et nécessaires.
Dans le cadre du programme Level, des entreprises dirigées par des personnes autochtones, noires et de couleur, qui s’identifient également comme femmes, collaborent avec des organismes de conseil pour mesurer et améliorer leur impact, raconter leurs histoires, adopter une structure juridique de gouvernance partenariale, ainsi que pour réaliser le parcours de certification B Corp. Le programme s’appuie sur les trois piliers de la théorie du changement du B Lab États-Unis et Canada : la justice climatique, l’équité raciale et une économie partenariale.
« Alors que le programme Level est passé de cinq entreprises dans sa première année à quinze dans sa quatrième, il continue d’évoluer afin de créer de la valeur pour les participantes sur les plans personnel et professionnel, ainsi que pour intégrer de nouveaux points de vue et de nouvelles collaboratrices à la communauté B Corp », a déclaré Alesha Hartley qui coordonne le programme Level en tant que gestionnaire principale des programmes équitables au B Lab États-Unis et Canada. « Les dirigeantes d’entreprises de ce groupe aspirent à obtenir la certification B Corp et à se joindre à d’autres entreprises qui travaillent pour créer une économie plus inclusive et plus équitable. »
Cette année, le programme Level compte 15 entreprises provenant de différents secteurs d’activités et régions aux États-Unis et au Canada. Dans ce premier épisode d’une série en trois parties, nous vous présentons cinq entreprises du programme Level 4.0 qui apportent des changements positifs au secteur de la mode, chacune à sa manière. Ces entreprises comprennent une plateforme de location de vêtements localisée, une bibliothèque d’articles pour bébé, une ligne de vêtements inclusive au niveau du genre et de la taille, une agence de conseil en durabilité pour la mode et les articles de maison, ainsi qu’une collection de vêtements de sports modestes.
Découvrez
les femmes du programme Level
Apprenez-en davantage sur des dirigeantes d’entreprises qui contribuent à bâtir une économie plus équitable et plus juste dans une nouvelle ressource téléchargeable du B Lab États-Unis et Canada.
Milagros de Souza, fondatrice et directrice générale de The Clothing Library [en anglais]
De Souza a créé The Clothing Library pour aider les gens à économiser de l’argent, à préserver l’environnement et à conserver de l’espace dans leurs armoires. Ayant pour but de changer notre rapport aux vêtements en tant que société, The Clothing Library s’appuie sur une communauté engagée envers un avenir plus écoresponsable pour la mode. « Il existe tellement d’obstacles pour accéder à la mode écoresponsable, et nous voulions créer une solution pour en démocratiser l’accès », a expliqué de Souza.
D’après de Souza, The Clothing Library est entièrement basée sur la communauté locale. Chaque ville fonctionne comme un centre autonome, mais le but de l’entreprise est d’exercer un jour ses activités à l’échelle nationale. En tant que locataires sur la plateforme de The Clothing Library, les client.e.s ont uniquement accès à des articles proposés à une distance de 15 à 25 kilomètres de leur emplacement. « Nous avons mis en œuvre cette idée, car il s’agit d’une initiative plus écoresponsable. Cependant, le fait de soutenir votre communauté locale crée aussi un avantage supplémentaire », a affirmé de Souza. « Grâce à cela, nous avons bâti des communautés qui partagent les mêmes valeurs, pour qui une mode écoresponsable est importante et qui appuient notre travail. »
De Souza encourage les autres entrepreneur.e.s qui lancent leurs entreprises, en particulier les personnes autochtones, noires et de couleur, à poursuivre sur leur lancée. « Il n’existe aucune entreprise prospère dont les fondateurs et les fondatrices n’ont pas envisagé au moins une fois d’abandonner », a-t-elle déclaré. « Ce qui compte, c’est de se concentrer sur son objectif. Il y a déjà tellement d’obstacles qui se dressent sur notre route. Ne vous créez pas vous-mêmes d’autres barrières sur votre parcours! »
Bo Zhao, fondatrice et directrice générale de Baby Gear Group [en anglais]
Bo Zhao a lancé Baby Gear Group en s’inspirant de son expérience frustrante avec les articles de bébé en tant que nouvelle maman. Elle adorait acquérir des articles d’occasion, mais il était souvent difficile de les trouver. Elle a donc fini par dépenser de l’argent pour de nombreux produits dont elle n’avait pas vraiment besoin. « Tout coûtait cher. Je ne savais pas vraiment ce dont j’avais besoin, et il y avait tellement d’informations et d’avis contradictoires de la part des influenceurs et influenceuses, et sur Internet en général », a-t-elle expliqué. « En fin de compte, je ne me suis pas servie, ou très peu, d’un grand nombre d’articles. J’ai donc commis de nombreuses erreurs d’achat et gaspillé beaucoup d’argent. »
Cette situation l’a amenée à souhaiter qu’il existe un moyen d’essayer les articles, d’utiliser ce qui fonctionnait avec son bébé et qu’ils disparaissent comme par magie une fois qu’elle n’en avait plus besoin. Elle a alors eu une révélation : elle a réalisé qu’elle pouvait simplement créer ce service sous la forme d’une bibliothèque d’articles de bébé.
Baby Gear Group aide les familles à économiser de l’argent, à réduire l’encombrement et à vivre d’une manière écoresponsable. La mission de l’entreprise vise à transformer la façon dont les familles acquièrent des articles pour leurs bébés en une démarche qui met en priorité la durabilité et la communauté. D’après Zhao, l’entreprise recherche continuellement des occasions de promouvoir une parentalité écoresponsable, notamment en organisant des événements fréquents, comme des échanges gratuits de vêtements pour bébé. Zhao espère élargir ses activités à l’échelle nationale et changer plus globalement le comportement des consommateurs et des consommatrices, pour que lorsqu’une personne attend un enfant, elle consulte d’abord la bibliothèque locale du Baby Gear Group au lieu de créer automatiquement un registre pour bébé.
Elle encourage les autres entrepreneur.e.s qui créent leurs entreprises, en particulier les personnes autochtones, noires et de couleur, à simplement se lancer. Elle leur recommande d’avoir confiance en leur capacité à trouver le bon mentorat ou la bonne expertise pour les aider à relever chaque défi qui se présentera sur leurs parcours. « Vous pouvez planifier encore et encore dans votre tête, mais ce ne sera jamais parfait », a-t-elle affirmé. « Vous devez vraiment passer à l’action, être sur le terrain, recueillir les rétroactions de la clientèle et effectuer les modifications nécessaires afin de créer une offre véritablement intéressante pour vos client.e.s. »
Combler l’écart de richesse raciale
Afin d’aider les B Corp et les autres entreprises à faire avancer l’équité raciale dans leurs activités quotidiennes, le B Lab États-Unis et Canada a créé ce guide téléchargeable. Il comprend des explications sur les iniquités systémiques qui contribuent à creuser l’écart de richesse raciale, des liens vers des ressources, ainsi que des politiques et des pratiques utilisées au sein de la communauté B Corp.
Alexa Reyes, fondatrice de friend + folk [en anglais]
Après avoir passé des années à fluctuer entre taille classique et grande taille, Alexa Reyes rêvait d’un espace où il serait facile de magasiner des vêtements essentiels pour tout le monde. La mission de friend + folk est d’introduire l’équité et l’inclusivité dans des domaines où ces concepts ne sont généralement pas pris en compte, comme la mode, la vente au détail et les affaires, tout en utilisant des pratiques intentionnelles et responsables.
L’objectif de friend + folk est de proposer des styles non genrés à des prix identiques dans une large gamme de tailles qui ne créent aucune stigmatisation (12 exactement), avec des partenaires de financement qui permettent de rendre l’achat de vêtements plus accessible. « Notre espoir est que chaque personne, indépendamment de sa taille et de son identité, puisse magasiner (des vêtements) facilement tout en limitant son empreinte carbone sur la planète », a expliqué Reyes.
Selon Reyes, l’investissement dans la communauté locale fait partie intégrante de l’ADN de la marque. Il s’agit notamment d’embaucher une main-d’œuvre locale et de s’approvisionner auprès d’entreprises de fabrication responsables à Los Angeles (avec des prestataires dans un rayon de 30 kilomètres), de se procurer et d’utiliser des ressources biologiques provenant de sources nationales, ainsi que de réinvestir dans la communauté par l’intermédiaire d’un partenariat avec l’organisme sans but lucratif foster + fund [en anglais], qui offre des subventions financières et du mentorat à des dirigeant.e.s systémiquement marginalisé.e.s. « Nous cherchons à employer et à améliorer notre communauté tout en maintenant au plus bas niveau possible notre empreinte carbone », a-t-elle affirmé.
Pour ce qui est de ses conseils aux entrepreneur.e.s qui lancent leurs entreprises, en particulier les personnes autochtones, noires et de couleur, Reyes recommande de ne pas laisser les croyances limitantes inculquées pendant l’enfance se mettre en travers du chemin. À la place, misez sur vous-même, préparez-vous à faire des sacrifices et acceptez votre singularité. « Ayez toujours votre propre point de vue et n’hésitez pas à l’affirmer », a déclaré Reyes. « Ce qui nous rend unique, c’est notre super pouvoir. »
Lauren Hill, cofondatrice de Population [en anglais]
D’après Lauren Hill, elle collabore depuis presque dix ans avec la cofondatrice de l’entreprise, Catherine Tedrow. Leurs premiers projets se concentraient sur les dysfonctionnements de la chaîne d’approvisionnement et les droits de la personne, ce qui a contribué, selon elle, aux raisons et à la manière dont elles ont mis les personnes au cœur de la mission de Population. « Nous nous sommes rencontrées à l’université, lorsque nous étudiions pour obtenir notre M.B.A. en durabilité. Notre connexion a été immédiate, car nous étions toutes les deux passionnées par l’idée de transformer le secteur de la mode », a expliqué Hill. « Cela faisait des années que nous avions imaginé notre vision de Population avant de créer l’entreprise comme elle existe aujourd’hui. »
Population soutient des client.e.s des secteurs de la mode, de la bijouterie et des articles de maison dans leurs parcours de transformation d’entreprise en offrant des services pour élaborer et mettre en œuvre des cadres de durabilité intégrés et holistiques. Parmi les stratégies organisationnelles de Population, citons l’action climatique, les sources d’approvisionnement privilégiées des matériaux (conformément à l’agriculture régénératrice), la circularité, l’approvisionnement et la fabrication responsables, le bien-être des collaborateurs et des collaboratrices, ainsi que la justice, l’équité, la diversité et l’inclusion.
Elles perçoivent des occasions dans un secteur avec des conditions de travail et des salaires historiquement médiocres, ainsi que des impacts environnementaux négatifs. « Notre objectif ultime est de soutenir notre clientèle dans l’adoption d’une approche de la durabilité qui abandonne les techniques d’extraction et d’exploitation pour passer à des méthodes régénératrices et équitables », a affirmé Hill.
D’après Hill, à l’avenir, Population souhaite établir des partenariats avec des client.e.s historiques et du secteur du luxe qui ont le mandat et la capacité financière d’investir dans leurs produits et leurs chaînes d’approvisionnement. L’entreprise veut également collaborer avec des propriétaires et dirigeant.e.s d’entreprises autochtones, noir.e.s et de couleur et les appuyer, ainsi qu’élargir la portée de son travail d’organisation de conversations sectorielles en vue d’encourager des changements systémiques dans l’ensemble de la chaîne de valeur. Pour ce qui est des conseils aux autres entrepreneur.e.s, Hill recommande d’exploiter des ressources locales, comme des petits centres de développement des entreprises, ainsi que des banques ou des coopératives de crédit locales (elle a suggéré de consulter bankforgood.org pour d’autres solutions bancaires). « La personne-ressource de notre petit centre de développement des entreprises s’est révélée tellement utile », a commenté Hill. « Elle nous a fourni d’excellents conseils sur des sujets divers, allant de la manière d’obtenir une ligne de crédit et des congés payés pour raisons familiales dans l’État où nous travaillons aux réponses à des questions fiscales de base, en passant par des recommandations pour des avocat.e.s et des comptables professionnel.le.s agréé.e.s. »
Muna Mohamed, fondatrice et directrice générale de Kalsoni [en anglais]
Kalsoni est une marque axée sur un objectif et sur une mission sociale qui propose des vêtements de sport et des services conçus pour permettre aux femmes et aux filles de pratiquer des activités physiques avec un maximum de confort, de fonctionnalité et de confiance. Kalsoni conçoit des vêtements de sport inclusifs pour les femmes et les filles qui préfèrent un style modeste dans le but d’encourager la participation des femmes et des filles musulmanes à des activités physiques et sportives.
« Nous nous consacrons à créer des vêtements de sport modestes accessibles partout à toutes les filles et à toutes les femmes pour leur permettre de se mouvoir librement, confortablement et avec style », énonce Kalsoni dans sa déclaration de mission. « D’où le nom Kalsoni, un mot somalien pour confiance. »
Étant une marque créée par des femmes pour des femmes, Kalsoni veut s’assurer que les femmes et les filles qui préfèrent un style de coupe modeste peuvent s’amuser et participer à des activités en plein air, à des sports, à des exercices de conditionnement physique, et autres, avec un maximum de confort, de fonctionnalité et d’assurance. Les vêtements de sport comprennent des survêtements avec des jambes larges, des tuniques mi-longues et longues, des hidjabs, des voiles et des chandails à manches longues.
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