Mettre l’intendance en pratique : assurer le suivi des cinq normes de la gestion environnementale et de la circularité (GEC)

September 29, 2025

Découvrez des mesures claires et commercialement pertinentes pour faire le suivi de l’empreinte, de l’exécution de la stratégie, de la conception circulaire, de l’atténuation et de la collaboration avec les prestataires.

Pour faire preuve de vrai leadership en matière de durabilité, il faut bien plus que de bonnes intentions. Les normes du domaine de la gestion environnementale et de la circularité (GEC) [en anglais], élaborées par le B Lab, offrent une feuille de route pratique pour transformer les engagements climatiques en résultats opérationnels, qu’il s’agisse de réduire les émissions, de concevoir des produits pour leur réutilisation ou de collaborer avec les prestataires pour déployer des changements à grande échelle.

Le cadre des normes GEC repose sur deux leviers puissants : la gestion environnementale (minimiser les préjudices et régénérer les écosystèmes) et la circularité (maintenir les matériaux en circulation et éliminer les déchets du système). Pris conjointement, ces deux leviers aident les entreprises à renforcer la résilience, à limiter les risques et à diriger en toute transparence.

Toutefois, afin d’obtenir des résultats durables, les entreprises ont besoin de bien plus qu’un cadre. Elles doivent disposer de moyens pour assurer le suivi des progrès réalisés, pour évaluer ce qui fonctionne et pour les tenir responsables de l’ensemble des produits, des services et des chaînes d’approvisionnement.

Cet article offre un aperçu du domaine d’impact et présente, d’une manière générale, des mesures claires et pratiques pour chacun des cinq piliers des normes GEC. Les entreprises sont encouragées à évaluer les exigences particulières qui s’appliquent à leur situation en fonction de leur taille, de leur emplacement et de leur secteur d’activités, puis à mettre en place des actions pour les respecter. Consultez la page Web consacrée aux normes du B Lab [en anglais] pour en savoir plus.

Ce que nous décrivons dans cet article peut constituer un excellent moyen d’entamer la conversation. Que vous commenciez à peine ou que vous renforciez un programme existant, ces indicateurs peuvent vous aider à mesurer ce qui est important, à vous améliorer au fil du temps et à montrer à vos parties prenantes la pleine valeur de vos efforts en matière de durabilité.

GEC 1 : Connaissance de l’impact environnemental

La compréhension de votre empreinte environnementale est la base pour prendre toute mesure significative. La norme GEC 1 oblige les entreprises à évaluer leurs impacts réels et potentiels , dans les domaines des déchets, de l’énergie, de l’eau, de la biodiversité et plus, pour qu’elles puissent cibler les risques environnementaux avant qu’ils ne s’aggravent.

Cette norme appelle à réaliser des diagnostics détaillés de l’ensemble des activités et de la chaîne d’approvisionnement. Où se trouvent les plus grandes concentrations de déchets et d’émissions? Les émissions de portée 3 (des prestataires et des activités en aval) sont-elles prises en compte? Quelles installations sont situées à proximité de zones écologiquement fragiles ou à risque hydrique? Est-ce que les risques liés au bien-être animal et à la biodiversité sont surveillés?

Lorsque les entreprises mesurent et communiquent ces données d’une manière constante, elles réduisent les angles morts, améliorent le processus décisionnel et renforcent la confiance des parties prenantes.

Mesurer les progrès par rapport à la norme GEC 1

Afin de respecter la norme GEC 1, les entreprises doivent créer des systèmes fiables pour collecter, étudier et exploiter les données environnementales, et ce, pas uniquement pour une question de conformité, mais aussi afin de pouvoir gérer proactivement les risques. Les mesures suivantes offrent un point de départ pour mieux comprendre et améliorer l’empreinte environnementale de votre entreprise :

  1. La part en pourcentage d’activités qui ont fait l’objet d’une évaluation des risques environnementaux. Commencez par dresser un inventaire des installations. Consignez les sites qui ont réalisé une évaluation des risques environnementaux dans les derniers 12 à 24 mois. Ces évaluations devraient répertorier les menaces actuelles et futures, comme les inondations, les points chauds en matière d’émissions ou les empiètements sur des habitats. Fixez-vous comme objectif de couvrir complètement les activités de votre entreprise et celles de vos principaux partenaires.
  2. La part en pourcentage d’émissions et de déchets cartographiés dans l’ensemble de la chaîne de valeur (de portée 1, 2 et 3). Servez-vous d’un outil de comptabilisation des émissions de gaz à effet de serre (GES) ou travaillez avec un.e partenaire qualifié.e pour faire le suivi des émissions de :
  • portée 1 : il s’agit des émissions directes (p. ex. : la combustion de carburant);
  • portée 2 : il s’agit des émissions indirectes créées par les énergies achetées;
  • portée 3 : il s’agit des émissions indirectes générées par les prestataires, ainsi que par l’utilisation et l’élimination des produits.

Pour les déchets, faites le suivi du volume par catégorie (par ex. : dangereux, recyclables, etc.) et par méthode d’élimination. Il est essentiel pour la visibilité de l’impact de couvrir les trois portées d’émissions et tous les flux de déchets.

  1. La part en pourcentage des gammes de produits qui ont fait l’objet d’une analyse du cycle de vie (ACV). Les ACV aident à quantifier l’impact d’un produit tout au long de son cycle de vie, de l’approvisionnement à l’élimination, en passant par la fabrication et l’utilisation. Analysez en priorité les produits ayant un volume de ventes élevé ou présentant des risques environnementaux. Consignez le champ d’application, la méthodologie, et les hypothèses pour chaque ACV afin d’assurer la comparabilité au fil du temps.
  2. La part en pourcentage d’installations situées dans ou à proximité de zones écologiquement fragiles ou à risque hydrique. Servez-vous d’outils de gestion des risques géographiques (par ex. : Aqueduct pour les risques hydriques, IBAT pour les risques liés à la biodiversité) afin d’évaluer si vos installations ou vos prestataires ont des activités dans des zones à risque élevé. Ces données devraient renseigner votre stratégie liée aux emplacements géographiques, la planification des investissements et les priorités en matière de mesures d’atténuation.
  3. La part en pourcentage de données environnementales vérifiées et mises à jour au cours des douze derniers mois. Surveillez la fréquence à laquelle les points de données importants (concernant les énergies, les eaux, les déchets, les émissions, etc.) sont actualisés. La mise à jour des données sur une base trimestrielle ou semestrielle montre que les indicateurs clés de performance environnementale sont utilisés pour planifier en temps réel, et pas seulement pour établir des rapports rétrospectifs.
  4. L’exposition aux risques spécifiques à la zone géographique ou au prestataire. Cartographiez les achats en matière d’approvisionnement et les emplacements des prestataires par rapport aux risques environnementaux. Servez-vous de cartes de densité pour signaler les catégories à fort impact (par ex. : les tissus provenant de régions aréiques, les produits agricoles cultivés à proximité de zones de déforestation, etc.). Cette démarche aide à établir un ordre de priorité en matière d’engagement et d’investissement.

Ces indicateurs forment la base de la responsabilisation environnementale. Lorsque les données environnementales sont fiables, actuelles et interfonctionnelles, elles passent du statut d’exercice déclaratif à celui d’actif stratégique, stimulant des décisions plus judicieuses et réduisant les risques à long terme.

GEC 2 : Stratégie environnementale pour les seuils écologiques

Une évaluation non suivie par des actions est synonyme d’inertie. La norme GEC 2 pousse les entreprises à transformer les données en stratégie, soit mettre en phase les activités avec des cibles basées sur la science, les objectifs climatiques mondiaux et les seuils écologiques.

Cette norme porte sur la conception pour le long terme. Elle appelle à élaborer des stratégies environnementales exhaustives qui sont soutenues par la direction, ancrées dans le fonctionnement des services et révisées régulièrement. Ces plans peuvent comprendre des objectifs de transition liés à la biodiversité, des buts en matière de gestion des eaux ou des avenues pour abandonner les activités à fortes émissions de carbone.

En intégrant une stratégie environnementale dans la planification commerciale, la gouvernance et l’autonomisation des employé.e.s, les entreprises renforcent la résilience et font preuve de leadership dans un contexte réglementaire et de ressources en transition.

Mesurer les progrès par rapport à la norme GEC 2

Les mesures de la norme GEC 2 servent à évaluer si votre stratégie a été mise en place, si elle est appliquée et si elle produit des résultats. Ces indicateurs permettent d’assurer le suivi de la qualité du plan et des résultats de la mise en œuvre :

  1. La part en pourcentage d’activités de l’entreprise en phase avec des objectifs basés sur la science (par ex. : les objectifs de l’initiative SBT). Déterminez quelles activités, gammes de produits et installations sont couvertes par des objectifs validés par des initiatives comme la Science Based Targets Initiative (SBTi). Faites-en le suivi en tant que part des activités totales de l’entreprise et fixez-vous comme but de l’augmenter au fil du temps.
  2. La couverture par les rapports ESG de l’ensemble des activités et des chaînes d’approvisionnement. Dressez l’inventaire des sites, des filiales et des niveaux de prestataires qui sont inclus dans vos rapports ESG. Une couverture plus large encourage la responsabilisation et stimule l’harmonisation dans l’ensemble de la chaîne de valeur. S’il vous manque des données concernant des régions ou des partenaires spécifiques, indiquez qu’un suivi doit être effectué.
  3. Les progrès réalisés par rapport aux objectifs de réduction (des émissions de GES, de l’utilisation des sols, de la consommation d’eau et d’énergie). Faites le suivi des réductions actuelles par rapport aux objectifs. Indiquez si les progrès sont quantifiés de façon absolue (réductions totales) ou relative (par ex. : par unité de revenu). Mettez de l’avant les réussites et ciblez les domaines dans lesquels des retards ont été pris afin d’orienter les prochaines stratégies.
  4. Le ratio de chiffre d’affaires provenant de produits ou de services respectueux de l’environnement. Classez les produits en fonction de critères de durabilité (par ex. : à faibles émissions de carbone, circulaires, économes en eau) et faites le suivi du pourcentage du chiffre d’affaires total qu’ils génèrent. Surveillez l’évolution de ce ratio au fur et à mesure que le portefeuille de produits change.
  5. La part en pourcentage de la clientèle ou des investissements ayant fait l’objet d’une évaluation pour cibler les risques environnementaux. S’il y a lieu, consignez le pourcentage de projets, d’investissements ou de client.e.s important.e.s dont l’impact environnemental a été vérifié. Documentez les mesures d’atténuation prises et évaluez leur efficacité au fil du temps pour boucler la boucle.
  6. La part en pourcentage d’employé.e.s pertinent.e.s formé.e.s à la stratégie environnementale. Identifiez les équipes qui sont responsables de la mise en œuvre de la stratégie (par ex. : pour les produits, les activités ou la chaîne d’approvisionnement) et assurez le suivi des personnes qui ont reçu une formation sur la stratégie de l’entreprise et sur la manière dont elle concerne leurs fonctions. Servez-vous de sondages de suivi pour évaluer la compréhension et les changements comportementaux.

Prises ensemble, ces mesures permettent de montrer si votre stratégie environnementale est plus qu’une vision. Elles aident à faire le suivi de la mise en œuvre, à mettre au jour les domaines qui nécessitent des mesures correctives et à assurer que l’harmonisation écologique devienne une partie intégrante et durable du fonctionnement de l’entreprise.

GEC 3 : Intégration de la circularité

La circularité signifie qu’il faut repenser le flux des ressources au sein de votre entreprise, de l’approvisionnement à la revalorisation, en passant par la conception et la récupération. La norme GEC 3 invite les entreprises à aller au-delà des modèles linéaires de type « prendre-fabriquer-gaspiller » pour concevoir des systèmes dans lesquels les matériaux demeurent en circulation.

Cette norme concerne l’ensemble du cycle de vie des produits et des emballages. Il est attendu des entreprises qu’elles réduisent leur dépendance aux entrants vierges et non renouvelables, qu’elles augmentent leur utilisation de matériaux durables ou recyclés et qu’elles conçoivent dans une optique de longévité, de réutilisation ou de décomposition régénératrice. La circularité s’étend également aux systèmes de revalorisation afin de soutenir des infrastructures et des services qui rendent la revalorisation et le recyclage non seulement possibles, mais aussi pratiques.

Qu’il s’agisse de conceptions de produits modulaires, d’emballages compostables ou d’initiatives de reprise de produits, les pratiques circulaires améliorent l’efficacité des matériaux, diminuent les coûts à long terme et créent de nouveaux modèles de revenus liés à la durabilité.

Mesurer les progrès par rapport à la norme GEC 3

La circularité exige de faire des choix de conception, des investissements dans les infrastructures et des itérations continues de manière intentionnelle. Les mesures suivantes aident à faire le suivi de vos progrès dans votre parcours de transition entre les modèles d’extraction et d’élimination et les systèmes en circuit fermé :

  1. La part totale en pourcentage de matériaux récupérés ou réutilisés dans les produits et les emballages. Calculez le pourcentage de matériaux qui sont récupérés (par ex. : rebuts créés à l’interne, articles retournés) ou réutilisés (par ex. : composants remis à neuf) dans le cadre de vos processus de production et d’emballage. Commencez par vos produits de base ou vos principales installations, puis élargissez le champ de vos calculs au fur et à mesure que vos systèmes de suivi gagnent en maturité.
  2. La part en pourcentage d’emballages qui sont réutilisables, recyclables et compostables. Procédez à un audit des formats d’emballages et évaluez-les par rapport à des critères de parties tierces (par ex. : How2Recycle, EN 13432, etc.). Catégorisez-les par type : primaire (destiné au marché de consommation finale), secondaire (groupé) et tertiaire (transport). Faites le suivi des progrès réalisés dans l’élimination des formats non conformes.
  3. La réduction de la consommation de matières premières vierges au fil du temps (en particulier les matières non renouvelables). Servez-vous des données des processus d’approvisionnement pour calculer le pourcentage d’intrants qui sont des matières vierges et non renouvelables (par ex. : les plastiques à base de pétrole, les métaux extraits de mines, etc.). Contrôlez d’une année à l’autre les réductions dans l’utilisation et l’évolution de l’adoption d’options recyclées ou renouvelables.
  4. La part en pourcentage de produits du portefeuille conçus pour la réparation, la réutilisation, la refabrication ou la remise en circulation selon un cycle biologique. Procédez à un audit au niveau du portefeuille et classez les produits en fonction de leur compatibilité avec des voies circulaires :
  • les produits réparables ou améliorables;
  • les produits modulaires ou facile à démonter;
  • les produits pouvant être remis à neuf ou refabriqués;
  • les produits conçus pour le compostage ou la biodégradation.

Consignez cette information sous la forme d’un pourcentage du total des gammes de produits ou des unités de gestion des stocks et assurez le suivi des améliorations des conceptions au fil du temps.

  1. La part en pourcentage des marchés de consommation finale qui disposent d’infrastructures ou de programmes de valorisation actifs. Cartographiez la distribution de vos produits par rapport aux emplacements des systèmes de valorisation, comme les programmes de reprise, le recyclage municipal, les partenariats pour la remise à neuf et les installations de compostage. Déterminez ce que signifie « actif » en fonction de l’accessibilité, de l’échelle et de la participation de la clientèle. Privilégiez l’expansion de ces systèmes dans les marchés à haut volume ou mal desservis.
  2. La réduction des coûts liés aux intrants de matériaux en raison d’une nouvelle conception ou d’un approvisionnement circulaire. Mesurez les économies réalisées en matière d’approvisionnement découlant de l’utilisation de matériaux recyclés, de l’allègement de la conception et de l’élimination des emballages inutiles. Comparez les coûts actuels par rapport à la base de référence établie avant la mise en œuvre de la circularité. Cette mesure aide à faire le lien entre la durabilité et le rendement commercial.
  3. La part en pourcentage du chiffre d’affaires provenant de gammes de produits et de services circulaires. Segmentez vos offres afin d’isoler les recettes provenant de modèles circulaires, tels que les biens remis à neuf, les emballages à remplissages multiples, la servicisation ou les systèmes en circuit fermé. Faites le suivi de l’évolution de cette part et de l’amélioration des marges en parallèle de l’impact.

Ces mesures permettent de traduire la circularité en termes commerciaux, en soulignant les économies de coûts, la résilience et l’innovation. En les intégrant dans l’examen de la conception des produits, dans les tableaux de bord des chaînes d’approvisionnement et dans les évaluations du rendement, les entreprises peuvent passer du stade de projet pilote à celui de la création d’un impact évolutif et à l’échelle du système.

GEC 4 : Mesures d’atténuation et actions environnementales

Les stratégies ont seulement de l’importance si elles sont mises en œuvre. La norme GEC 4 tient les entreprises responsables de mettre en œuvre leurs stratégies environnementales… de façon transparente et constante, et de manière à créer des résultats mesurables.

Cette norme porte sur la mise en œuvre : réduire les émissions, restaurer les écosystèmes, atténuer les risques hydriques et répondre aux incidents environnementaux. Elle met également l’accent sur l’apprentissage continu : évaluer les progrès, ajuster les stratégies et publier les résultats pour renforcer la confiance des parties prenantes.

Lorsque ce travail est bien effectué, il permet d’atténuer les préjudices environnementaux, mais il renforce aussi l’intégrité de la marque, réduit les risques réputationnels et liés à la conformité, en plus de créer un cycle d’apprentissage qui soutient un leadership à long terme en matière de durabilité.

Mesurer les progrès par rapport à la norme GEC 4

Afin de respecter la norme GEC 4, les entreprises doivent prouver que des actions ont été mises en œuvre, qu’un suivi de l’impact est effectué et que les leçons tirées des expériences stimulent le processus d’amélioration. Les mesures suivantes aident à montrer une vraie responsabilisation :

  1. Le montant d’investissement (en dollars) dans des projets de remédiation ou de compensation environnementales. Faites le suivi sur une base annuelle des montants investis dans des activités d’atténuation, telles que la reforestation, la restauration de milieux humides, les crédits de carbone, les nettoyages de la pollution et la réalimentation en eau. Ventilez les montants par zone géographique et par catégorie. Une hausse des investissements peut refléter un engagement plus important ou une exposition croissante.
  2. Le pourcentage de réduction des indicateurs environnementaux négatifs année après année. Servez-vous de la base de référence que vous avez établie en vertu de la norme GEC 2 pour surveiller vos améliorations dans des domaines d’impact essentiels : les émissions de GES, la gestion des eaux, l’utilisation des sols, la consommation d’énergie et la production de déchets. Faites le suivi de mesures évaluant l’intensité et les réductions absolues (par ex. : les émissions par unité d’extrant). Mettez en évidence les progrès réalisés, les lacunes observées et les mesures correctives adoptées.
  3. La part en pourcentage des activités couvertes par un système de gestion environnementale (SGE). Les systèmes SGE (tels que celui de la norme ISO 14001) aident à structurer la supervision continue de l’impact environnemental. Assurez un suivi de la part des activités exercées sous le contrôle d’un SGE officiel et de la fréquence à laquelle des audits sont effectués. Cette mesure reflète la profondeur du processus et l’état de préparation pour être en mesure de s’adapter.
  4. Le pourcentage d’incidents environnementaux signalés, y compris le temps de réponse et les résultats des mesures de remédiation. Consignez les incidents tels que les déversements, les cas de déforestation et les plaintes de la communauté, et précisez la rapidité et l’efficacité des mesures prises pour les résoudre. Au fil du temps, visez à réduire le nombre d’incidents, à accélérer le temps de résolution et à améliorer la perception de la communauté.
  5. Les résultats de l’évaluation des stratégies en matière environnementale, de biodiversité et de gestion des eaux. Procédez à des examens formels de vos stratégies au minimum une fois tous les trois ans. Faites le suivi des objectifs qui ont été réalisés, des changements qui ont été apportés et de l’évolution des stratégies. Publiez les principales leçons tirées à l’interne et à l’externe.
  6. La fréquence des mises à jour et l’engagement de la direction envers les résultats des évaluations. Consignez la fréquence de revue des stratégies environnementales et les personnes impliquées dans le processus : les dirigeant.e.s, les conseils et les équipes de travail interservices. L’engagement de la direction aide à intégrer les priorités environnementales dans les décisions commerciales.
  7. Le rythme de publication des rapports, y compris les mises à jour des stratégies de l’entreprise et les résultats. Mesurez la fréquence à laquelle vous publiez les mises à jour de votre stratégie environnementale et les comptes-rendus de vos progrès (par ex. : sur les sites Web, dans les rapports ESG et dans les fiches d’information destinées aux parties prenantes). N’incluez pas seulement les mesures, mais aussi une description des difficultés rencontrées, des compromis et des corrections effectuées pour vous remettre sur la bonne voie. La transparence renforce la crédibilité et distingue votre entreprise en tant qu’organisation apprenante.

Pris ensemble, ces indicateurs révèlent si une entreprise joint le geste à la parole. Ces mesures créent une boucle de rétroaction qui transforme les stratégies en actions, les actions en données et les données en améliorations des performances, année après année.

GEC 5 : Collaboration avec les prestataires aux objectifs environnementaux

La plupart des impacts environnementaux ne sont pas créés au sein des quatre murs d’une entreprise. Ils surviennent en amont, dans les mailles de chaînes de valeur complexes et souvent opaques. La norme GEC 5 élargit le champ de la responsabilisation environnementale au-delà des activités directes des entreprises, les incitant à intégrer la durabilité dans les processus d’approvisionnement et à collaborer avec les prestataires pour stimuler des changements systémiques.

Cette norme met l’accent sur la traçabilité, la responsabilisation partagée et l’engagement à long terme des prestataires. Elle implique de répertorier les matières premières vierges à haut risque, de vérifier que leurs sources d’approvisionnement sont « sans déforestation », ainsi que de co-définir des plans d’atténuation et des cibles environnementales avec les prestataires. Ces efforts contribuent à réduire les risques environnementaux et réputationnels tout en améliorant la résilience et la transparence de la chaîne d’approvisionnement.

Bien mise en œuvre, la collaboration avec les prestataires peut transformer les processus d’approvisionnement en leviers d’innovation et d’impact (et pas seulement en contrôle des coûts).

Mesurer les progrès par rapport à la norme GEC 5

Afin de respecter la norme GEC 5, les entreprises doivent mettre en place des systèmes qui permettent d’évaluer les performances des prestataires, de soutenir les améliorations et de vérifier les résultats. Les mesures suivantes aident à faire le suivi des progrès réalisés en ce qui concerne le passage du stade de l’évaluation à celui de l’action :

  1. La part en pourcentage de prestataires dont les performances environnementales ont été évaluées. Identifiez les prestataires les plus important.e.s en fonction des montants et des volumes d’achat, ainsi que des profils de risque. Faites le suivi du nombre de prestataires en pourcentage qui sont évalué.e.s sur une base annuelle en utilisant des critères environnementaux tels que les déclarations d’émissions, la consommation d’eau, les certifications et les rapports de conformité. Utilisez un même tableau de bord ou outil de vérification pour permettre la comparaison et la responsabilisation.
  2. La part en pourcentage de prestataires de premier niveau dont les objectifs environnementaux ont été vérifiés. Engagez les prestataires de premier niveau pour les inviter à établir des cibles mesurables dans des domaines tels que la réduction des émissions de GES, le détournement de déchets des sites d’enfouissement et l’amélioration de la consommation d’eau. Faites le suivi du nombre de prestataires qui ont adopté des objectifs vérifiables, fermes et à échéance déterminée, et demandez des mises à jour sur les progrès réalisés lors des revues trimestrielles ou annuelles. La validation ou la vérification par des organismes tiers renforcent la confiance dans les chiffres déclarés.
  3. La part en pourcentage des achats auprès de prestataires certifié.e.s écologiques ou en phase avec des programmes d’approvisionnement écoresponsables. Calculez la part de votre budget d’approvisionnement allouée à des prestataires qui ont obtenu une certification environnementale vérifiée (par ex. : FSC [en anglais], Rainforest Alliance ou la norme ISO 14001) ou qui participent à des programmes d’approvisionnement écoresponsables crédibles. Cette mesure révèle la force de l’influence de la durabilité sur les comportements en matière d’achat.
  4. La part en pourcentage de matières premières à haut risque dont la provenance a été retracée jusqu’au point d’origine. Pour les produits de base dont les risques environnementaux sont connus (par ex. : le soja, le bois d’œuvre, l’huile de palme, le caoutchouc, etc.), utilisez des outils de cartographie ou les déclarations des prestataires pour faire le suivi du volume dont la provenance peut être retracée jusqu’au point d’origine. Concentrez-vous sur les pays d’origine, les méthodes de fabrication et les niveaux de prestataires. Une meilleure traçabilité permet de mettre en œuvre des mesures d’atténuation ciblées.
  5. La part en pourcentage de matières premières qui ont été vérifiées « sans déforestation ». Faites le suivi du pourcentage de produits de base à haut risque dont la source a été vérifiée comme « sans déforestation » (grâce à des certifications, des audits de prestataires ou des données satellite). Cette mesure est particulièrement importante lorsque l’approvisionnement provient de pays ayant une gouvernance limitée des forêts. La divulgation publique des protocoles de vérification renforce la confiance.
  6. Le pourcentage d’initiatives liées à la durabilité mises en place conjointement avec des prestataires essentiel.le.s. Déterminez avec combien de prestataires vous avez élaboré des projets environnementaux, tels que des projets pilotes de réduction des émissions de GES, des innovations en matière d’emballage ou des cibles communes pour la gestion des eaux. Assurez le suivi du champ des initiatives, des échéances et des résultats. L’officialisation de ces programmes peut accroître l’adhésion et la responsabilisation des deux côtés.
  7. Les mesures des progrès réalisés par les prestataires dans le cadre de leurs plans d’atténuation. Demandez aux prestataires de communiquer des mises à jour quantitatives sur leurs initiatives environnementales, telles que la réduction des émissions, les améliorations de l’efficacité énergétique ou les résultats de la restauration des sols. Consolidez ces données dans une plateforme ou un tableau de bord commun et passez en revue les progrès réalisés sur une base annuelle pour vérifier la concordance avec les objectifs d’atténuation de votre entreprise.

Ces mesures aident les entreprises à passer de processus d’approvisionnement transactionnels à des partenariats stratégiques. En intégrant les attentes environnementales dans les processus de sélection et d’évaluation des performances des prestataires, les entreprises peuvent élargir leur impact en matière de durabilité au-delà des activités sur lesquelles elles ont un contrôle direct et contribuer à créer les systèmes régénérateurs dont notre avenir dépend.

Les mesures transforment le cadre des normes GEC en élan

Les cinq normes GEC fournissent un plan détaillé pour le leadership environnemental, mais ce sont les mesures qui transforment le plan en actions. Elles vous aident à établir une base de référence, à tracer votre trajectoire et à ajuster votre cap lorsque le contexte évolue.

Servez-vous des indicateurs présentés dans cet article pour générer des données, stimuler l’harmonisation et guider la prise de meilleures décisions, et pas seulement pour cocher des cases. Communiquez-les à l’ensemble de vos équipes pour créer une responsabilisation commune. Divulguez-les en toute transparence à vos parties prenantes pour obtenir leur confiance. Révisez-les et affinez-les régulièrement pour faire en sorte que votre stratégie demeure adaptative et résiliente.

Lorsque le processus de mesure est intégré dans votre fonctionnement (et pas seulement dans la méthodologie de vos rapports), le cadre des normes GEC devient bien plus qu’un guide. C’est un catalyseur d’amélioration continue, d’impact à grande échelle, ainsi que de valeurs commerciales et environnementales durables.

Pour en savoir plus ou pour évaluer votre entreprise sur la base de ces normes, consultez l’évaluation B Impact [en anglais] et découvrez comment le B Lab peut soutenir vos progrès vers un avenir plus régénérateur.

 

Copyright : B Lab États-Unis et Canada

Photo de : Annemarie Schaepman

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