Ressources et exemples pour des entreprises à impact et évolutives

October 15, 2024

Tour d’horizon des innovations et des informations présentées lors de l’événement BLD Southeast

Note de la rédaction : L’ouragan Helene a récemment dévasté le Sud-Est des États-Unis, affectant des personnes et des entreprises dans l’ensemble de la région. Des membres de la communauté B Corp communiquent des moyens d’aider. La communauté BLD Southeast a partagé une publication sur LinkedIn [en anglais] indiquant plusieurs options pour appuyer les efforts de rétablissement, notamment un fonds d’aide pour les petites entreprises [en anglais] afin de soutenir les B Corp et d’autres sociétés. Wes Griffin de la communauté B Local PDX mentionne [en anglais] aussi d’autres organismes de secours locaux.  

L’ancrage de l’impact social et environnemental dans une entreprise, tout en la développant de façon viable, présente des défis uniques. La communauté des entreprises certifiées B s’appuie sur le partage des apprentissages et la collaboration, entre elles et avec des partenaires, afin de créer un espace pour apprendre et évoluer ensemble. L’événement BLD Southeast (B Leadership Development Southeast) [en anglais], une conférence sur le développement du leadership B Corp organisée par la communauté du Sud-Est des États-Unis, a récemment attiré des centaines de personnes dans l’écosystème B Corp à l’occasion de deux journées de rencontres et de conversations à Atlanta.

Le cadre des événements BLD offre aux B Corp et aux partenaires une occasion de découvrir des manières de créer des entreprises plus inclusives et plus résilientes, ainsi que d’échanger des leçons tirées d’histoires de réussite ou de frustration. Comme Miren Oca de la B Corp Ocaquatics Swim School l’a formulé lors d’un atelier sur les entreprises évolutives : « Nous avons initié un grand nombre de “premières”, et c’est vraiment difficile de toujours être le premier ou la première. » 

Afin d’aider d’autres dirigeant.e.s d’entreprises à s’orienter au travers de leurs « premières », B The Change présente un tour d’horizon des sujets abordés lors de l’événement BLD Southeast, notamment :

  • des exemples exploitables d’entreprises de tailles diverses tirés de la séance sur les entreprises évolutives, mettant l’accent sur l’engagement des employé.e.s, l’actionnariat des salarié.e.s et un modèle de la semaine de travail de quatre jours;
  • les faits saillants d’une table ronde sur le développement communautaire d’entreprises, axé sur la promotion de l’entrepreneuriat et l’offre d’un écosystème entrepreneurial positif aux personnes noires qui créent des entreprises;
  • des ressources utilisables par toutes les entreprises pour mettre les bénéfices au service de l’objectif, comme des renseignements sur les droits de vote ou des études de cas de B Corp.

10 choses à savoir à propos des B Corp

La certification B Corp représente un jalon et un accomplissement majeurs, mais il s’agit seulement d’une étape dans le parcours d’amélioration continue de l’impact d’une entreprise. Ce guide téléchargeable contient des renseignements pour les personnes curieuses ou qui découvrent la communauté des entreprises certifiées B.

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La séance « Leading Evolving Organizations » (Diriger des organisations évolutives) a été animée par, à partir de la gauche, Miren Oca, Jim Black, Donte Vaughn, Ph. D., Donna Cheung et Enrique Alvarez.

Adopter le changement : stratégies pour diriger des organisations évolutives

Une chose demeure constante dans le parcours menant d’un concept à une entreprise viable : le changement. Tandis que l’objectif d’une entreprise peut constituer une source initiale d’inspiration, les collaborateurs et les collaboratrices doivent également se sentir engagé.e.s et guidé.e.s, des aspects qui changeront naturellement au fur et à mesure que l’entreprise évolue. 

Au cours d’un atelier intitulé « Diriger des organisations évolutives », des dirigeant.e.s de B Corp ont présenté des leçons et des exemples soulignant la valeur de créer des stratégies commerciales écoresponsables axées sur les employé.e.s et incluant des cas d’entreprises qui ont adopté un régime d’actionnariat salarié ou un modèle de semaine de travail de quatre jours. « Évoluer peut signifier tant de choses différentes en matière de direction d’organisations », a déclaré le modérateur, Donte Vaughn, Ph. D., de LIGHTPOINT Advisors [en anglais]. « De quelle manière le travail prend-il forme grâce aux efforts de vos employé.e.s? Comment créez-vous une expérience qui leur donne envie de (rester) […] et de réaliser votre vision et votre mission? »

Jim Black a fondé Impact GC [en anglais], une B Corp en attente de certification, avec la vision de créer un modèle différent pour les juristes et la clientèle dans le secteur juridique, qui met les personnes en priorité. Dans ce cabinet d’avocat.e.s appartenant aux employé.e.s, les client.e.s bénéficient d’une approche personnalisée. Le but de l’entreprise est de limiter à 20 heures le nombre d’heures facturables par mois de ses juristes (contre plus de 150 heures facturables par mois [en anglais] souvent attendues dans les autres cabinets).

Impact GC facture également des tarifs plus bas par rapport à ses concurrent.e.s, une décision délibérée pour rendre ses services juridiques plus accessibles aux petites entreprises. « Il est possible pour nos avocat.e.s de ne pas trop travailler tout en gagnant un bon salaire et pour nos taux de facturation d’être relativement bas tant que vous réduisez la marge bénéficiaire », a affirmé Black. 

Afin de renforcer l’engagement de son personnel, Impact GC a adopté un régime d’actionnariat des salarié.e.s et aide ses client.e.s à mettre en place leur propre plan. « Le fait d’inviter en quelque sorte vos employé.e.s sous l’ombrelle de la gestion et de la propriété, où ils et elles se sentent responsables de l’entreprise, peut représenter un levier très puissant. Les collaborateurs et les collaboratrices ressentent que leurs voix comptent vraiment », a expliqué Black, en remarquant que l’actionnariat salarié peut constituer un outil pour lutter contre les inégalités de richesse et de revenus. 

Ce croquis-note créé par Valeria Rodriguez montre les points à retenir de la séance « Diriger une organisation évolutive ».

L’actionnariat salarié est un récent chapitre de l’évolution de l’Ocaquatics Swim School [en anglais], dont l’histoire a commencé il y a trente ans. Miren Oca a crée l’entreprise avec l’objectif fondamental d’utiliser les affaires au service du bien et de mettre les personnes en priorité. « Nous sommes une entreprise de services. Vous devez prendre soin des personnes qui s’occupent de l’entreprise », a-t-elle déclaré. « Nous avons établi de meilleurs rapports avec les membres de notre équipe. Et les membres de notre équipe ont établi de meilleurs rapports avec nos client.e.s. » 

Lorsqu’elle a commencé à réfléchir à un plan de relève pour l’avenir de l’entreprise, Oca a conclu qu’une fiducie collective des employé.e.s serait la meilleure solution. Les collaborateurs et les collaboratrices qui ont travaillé au minimum 2 500 heures chez Ocaquatics y sont admissibles. « Je souhaitais que l’entreprise appartienne aux personnes qui ont été là pour aider au fil des années », a-t-elle expliqué. Sur les 50 propriétaires, 34 sont né.e.s dans un autre pays, 70 % s’identifient comme femmes et
90 % comme personnes hispaniques ou noires. « Nous avons 50 capitalistes excellent.e.s et responsables. Et je crois que le monde a besoin d’un capitalisme davantage responsable », a conclu Oca.  

En jetant un nouveau regard sur ce qui fonctionnait et ce qui ne fonctionnait pas, Donna Cheung et ses collègues de la B Corp Wakefield Agency [en anglais], basée à Vancouver, ont entrepris d’explorer la voie menant à la semaine de travail de quatre jours. En plus de sentiments croissants d’épuisement, des taux élevés de renouvellement du personnel et de la clientèle ont incité la B Corp à effectuer la transition. « Nous l’avons fait avec notre équipe sous la forme d’une cocréation. […] Nous souhaitions demeurer une entreprise aussi compétitive et excellente », a-t-elle affirmé. 

En vue de soutenir une transition réalisable et durable, l’équipe de Wakefield a effectué une formation en productivité comprenant une composante sur le mieux-être en phase avec les valeurs de l’entreprise. « La formation a permis aux membres de notre équipe d’acquérir des compétences et de développer leur autonomie », a-t-elle expliqué. Par ailleurs, les collaborateurs et les collaboratrices ont commencé à faire un suivi de leur temps d’une manière plus délibérée afin de favoriser le travail basé sur les résultats et de faire preuve « d’un sens des responsabilités, mais aussi de la gestion du temps dont nous disposons. » En tant que dirigeante de Wakefield, Cheung a également souligné l’importance de donner l’exemple du changement et de le cocréer avec les membres de l’équipe afin de soutenir la réussite de la transition. « Nous avons sollicité et intégré la rétroaction de l’équipe », a-t-elle continué. « Cela permet d’assurer la prise de responsabilité. » 

La collaboration d’équipe est également une pratique chez Vector Global Logistics, une entreprise basée en Géorgie devenue récemment membre de la communauté B Corp, qui offre des services logistiques aux États-Unis, au Chili, en Chine, en Malaisie, au Mexique, au Pérou, au Royaume-Uni et au Vietnam. Le cofondateur, Enrique Alvarez, a aidé à lancer l’entreprise en 2009, après avoir ciblé une occasion d’harmoniser les pratiques de la prestation de services logistiques avec le bien-être des employé.e.s, tout en créant une entreprise viable. « Les autres entreprises de logistique mettent l’accent sur les heures. Nous mettons l’accent sur les résultats », a-t-il affirmé. 

Chez Vector, la poursuite de la vision d’un autre genre d’entreprise signifie tisser des liens avec les employé.e.s et les impliquer dans les décisions. « Tout le monde doit participer à la création de la culture », a-t-il déclaré. « Nous ne nous réveillerons jamais en disant : “oh, nous avons terminé.” Il s’agit d’une culture et une culture évolue, une culture se développe. Elle nécessite des efforts quotidiens de la part de tout le monde. »

B Lab report

L’avenir du travail, c’est aujourd’hui

La communauté des entreprises certifiées B sait que les bénéfices ne doivent pas nécessairement se faire au détriment des autres parties prenantes. Pour en savoir plus, consultez ce rapport téléchargeable.

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Le Russell Innovation Center for Entrepreneurs (centre d’innovation pour les entrepreneur.e.s) offre des programmes et d’autres soutiens aux entrepreneur.e.s noir.e.s d’Atlanta.

Le centre RICE favorise la communauté et la création d’occasions pour les entrepreneur.e.s noir.e.s d’Atlanta

La collaboration et la communauté sont des éléments essentiels du Russell Innovation Center for Entrepreneurs [en anglais] (RICE, centre d’innovation pour les entrepreneur.e.s). Nommé en souvenir du défunt dirigeant d’entreprises d’Atlanta, Herman J. Russell [en anglais], le centre RICE sert de moteur à la mobilité économique des entrepreneur.e.s noir.e.s d’Atlanta en leur offrant des soutiens et des programmes pour les aider à réseauter, à créer des emplois et à développer leurs activités. La plateforme Big IDEAS (grandes IDÉES) [en anglais] du centre RICE a été conçue pour soutenir les entrepreneur.e.s au stade où ils et elles en sont dans leurs parcours d’entreprises, ainsi que pour renforcer l’importance de la collaboration par opposition à la concurrence. 

Lors de l’événement BLD Southeast, une table ronde spéciale du centre RICE était composée de dirigeant.e.s d’entreprises noir.e.s provenant de divers secteurs, qui ont fait part de la manière dont le centre les a aidé.e.s à développer leurs activités et comment il favorise un écosystème entrepreneurial positif. Le DG et fondateur de Natural Leaders Media [en anglais], Danny Fitch, considère l’entrepreneuriat comme un sport qui nécessite de la pratique et du travail d’équipe, des ressources que le centre RICE offre. « J’aime penser au centre RICE comme à une “oasis d’occasions”. Chaque fois que je pousse la porte, je peux conclure une affaire », a déclaré Fitch. « Cette affaire ne signifie pas toujours que je gagne de l’argent. Il peut s’agir de pousser une autre personne vers l’avant pour qu’elle gagne de l’argent. […] Cet espace propose une profusion de possibilités. » 

La professeure agrégée à la Life University, Azalea Hancock, Ph. D., a ressenti le soutien et les possibilités que le centre RICE offre lors de son entrevue initiale pour devenir une partie prenante. « Vous absorbez instantanément l’énergie », a déclaré Hancock. « Une personne vous regarde droit dans les yeux et vous affirme que vous en êtes capable. J’ai immédiatement ressenti un sentiment d’appartenance. C’est très habilitant. » 

Un sentiment de possibilité et d’habilitation stimule également Ricardo Berris dans son travail chez Purpusly [en anglais], une plateforme en ligne conçue pour les marques qui mettent en priorité l’impact social et environnemental. « Si vous créez un produit aujourd’hui, vous devez réfléchir à son impact dès le premier jour », a-t-il affirmé. « Comment vous voyez-vous vivre sur la planète, dans votre communauté, au cours des vingt prochaines années? »

Le site reflète son parcours d’entrepreneur et son engagement personnel à mener une vie axée sur une mission. « Vous devez déployer les efforts nécessaires pour montrer que votre entreprise met en pratique la durabilité et réalise des choses pour contribuer à la communauté et à la société », a-t-il continué. « Nous voulons visualiser ces types d’impact. » 

D’après le directeur des solutions novatrices du centre RICE, Shakiri Murrain, être une partie prenante de RICE signifie faire partie d’un écosystème d’affaires plus large qui soutient les entreprises appartenant à des personnes noires à Atlanta et qui aide à créer une économie plus inclusive. « C’est difficile de lutter contre “l’ordre établi”. Trouvez un collectif auquel vous appartenez, afin de vous sentir bienvenu.e et intégré.e dans cet écosystème. Tout commence vraiment par là », a-t-il conclu. 

Combler l’écart de richesse raciale

Le B Lab États-Unis et Canada et la communauté B Corp cherchent à changer un système qui ne répond pas aux besoins de la plupart des personnes. Ce guide téléchargeable propose des ressources et des pratiques qui peuvent stimuler une évolution des systèmes économiques au bénéfice de tout le monde.

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Extraits de la scène principale : ressources pour des entreprises engagées

Ces ressources présentées lors de l’événement BLD Southeast comprennent des renseignements et des exemples pour aider à ancrer l’objectif et l’impact au cœur des entreprises : 

  • Un guide pour la mission : Les dirigeant.e.s engagé.e.s peuvent être confronté.e.s à des défis financiers uniques lors de la création d’entreprises axées sur l’impact positif. Au cours de la séance « Thriving While Swimming Upstream » (Prospérer tout en nageant à contre-courant), la DG de MACKEY [en anglais], Mackey McNeill, a souligné l’importance de l’identité personnelle dans la création d’une base financière solide : « la prospérité doit venir de l’intérieur de soi. Vous ne pouvez pas prospérer quand vous remettez votre agence dans les mains d’une autre personne. » Son guide de la prospérité, le Prosperity Playbook [en anglais], explique comment créer de meilleurs systèmes financiers au sein des entreprises. 

L’auteur Christopher Marquis et Jessica Yinka Thomas du réseau B Academics et de l’Université d’État de Caroline du Nord.

  • Études de cas de B Corp : L’auteur Christopher Marquis s’est joint à Jessica Yinka Thomas du réseau B Academics [en anglais] et de l’Université d’État de Caroline du Nord pour une causerie informelle. Dans son dernier livre, The Profiteers: How Business Privatizes Profit and Socializes Cost [en anglais] (titre pouvant se traduire par : Les profiteur.e.s, comment les entreprises privatisent les bénéfices et socialisent les coûts), Marquis examine la manière dont les B Corp et d’autres pionniers et pionnières dans le monde travaillent en vue de transformer la manière dont les affaires sont menées.
  • Des conversations courageuses : La fondatrice et DG d’Inclusivv, Jenn Graham, aborde l’importance de créer des espaces pour des conversations courtoises et une sécurité psychologique dans le milieu de travail, en soulignant que les deux peuvent contribuer à stimuler une économie plus inclusive et plus dynamique. « Notre capacité à pouvoir être respectueusement en désaccord débloque le pouvoir de la diversité », a-t-elle affirmé. « La sécurité psychologique a été identifiée comme le facteur le plus important dans la performance des équipes. » Inclusivv offre des ressources et des renseignements sur ces notions, ainsi que sur d’autres concepts, dans son guide des conversations courageuses pour les débutant.e.s, The Beginner’s Guide to Courageous Conversations [en anglais].
  • Ressources sur les droits de vote : Le comité organisateur de l’événement BLD Southeast a créé une trousse à outils sur les droits de vote [en anglais] rassemblant des exemples de contenu et presque 50 illustrations graphiques prêtes à l’emploi, que les entreprises peuvent utiliser dans leurs communications internes et externes. Apprenez-en davantage sur cette ressource accessible et exploitable dans cet article rédigé par la dirigeante de B Corp, Adrianne Gordon [en anglais].

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