Tech Afrique aide à guérir les communautés marginalisées grâce à des collaborations musicales révolutionnaires

Cet article fait partie d’une série sur les dirigeantes d’entreprises participant au programme Level [en anglais], qui en est à sa troisième année. Grâce au programme Level, le B Lab États-Unis et Canada vise à soutenir et à établir des partenariats avec des cheffes d’entreprises qui s’identifient comme des femmes de couleur afin d’amplifier leur portée économique et leur impact communautaire.

La musique a de multiples facettes. C’est un langage universel qui peut nous mettre en relation avec notre moi intérieur et exprimer ce que nous ressentons. C’est aussi un moyen d’entrer en relation avec les autres et de raconter des histoires sans parler. Le rythme harmonieux nous aide à nous connecter simultanément avec nous-mêmes et avec ceux qui nous entourent.

Pour Chelsea Odufu, co-fondatrice de Tech Afrique [en anglais], la musique est tout cela, et bien plus encore.

En tant qu’activiste artistique dont l’intention a toujours été de créer avec une connotation sociale, Odufu vise à défier les idées des gens et les normes sociétales. Grâce au pouvoir de la musique, elle a co-créé une plateforme immersive où les communautés marginalisées peuvent se réunir et guérir grâce au mélange de musique électronique et d’art vidéo expérimental.

« C’est une combinaison des bases de la musique électronique, qui est spécifiquement comme l’afro-house, et de musique du monde, comme un son “house mondial” lié à la musique autochtone et connecté à des sons qui varient du Brésil au Moyen-Orient en passant par l’Amérique latine », explique-t-elle. « Avec une approche innovante du son, nous aimons travailler avec beaucoup d’artistes hybrides qui réfléchissent à un nouveau type de perspective sur la façon dont ils et elles vont interpréter leurs origines culturelles et leurs traditions avec la musique house et de la musique électronique. Et puis, c’est aussi fusionné avec l’aspect visuel. »

Ce n’est pas tout. Tech Afrique sert également de terrain d’entente pour la collaboration entre les marques culturellement conscientes qui œuvrent pour un avenir plus inclusif et les DJ, producteurs et productrices et artistes sonores et visuel.le.s sous-représenté.e.s fusionnant des techniques Afro-futuristes avec des aspects traditionnels de la culture.

« Tech Afrique est censée représenter l’innovation. Elle est censée représenter une pensée avant-gardiste de la création. On s’attend à ce qu’elle pense à l’appréciation culturelle de tout ce qui est lié à l’Afrique, à sa culture et à son esprit », explique Odufu.

Une collaboration transformatrice

Dans le climat actuel, les communautés peuvent facilement identifier quand une marque privilégie la responsabilité sociale uniquement pour le profit. Les marques qui souhaitent véritablement entrer en relation et développer des liens authentiques avec les communautés noires, autochtones et de couleur doivent faire plus que lancer une publicité sous-titrée en espagnol ou faire une vente pendant le Mois de l’histoire des Noir.e.s. Aujourd’hui, plus que jamais, il est nécessaire pour les marques de collaborer avec un groupe diversifié de personnes issues de ces communautés afin qu’elles puissent développer une véritable compréhension de leur culture et de leurs valeurs. Ce n’est qu’à travers ces partenariats qu’une marque peut se connecter avec la communauté, faire preuve d’empathie et développer une relation.

Tech Afrique aide les marques à changer de dimension grâce à des partenariats et des collaborations. « C’est fantastique, en tant que créateurs et créatrices de s’associer à des marques qui sont dans des moments d’évolution et qui sont plus ouvertes d’esprit à la perspective créative », dit Odufo.

Un partenariat avec Dr. Martens se démarque pour Tech Afrique. Selon Odufu, Dr. Martens, une marque qui s’adressait autrefois à un groupe démographique spécifique, a connu un changement transformateur lorsqu’elle a été exposée à une nouvelle scène musicale. Elle a fait l’expérience du pouvoir de guérison de la musique électronique, non seulement sur les DJ et les artistes, mais aussi sur la communauté qui écoute et se mobilise.

Travailler avec Dr. Martens pour étendre sa portée à travers la musique reflète la mission de Tech Afrique en tant qu’entreprise cherchant à développer l’inclusion. « Cela ressemblait à une relation continue sur une base de soutien mutuel », explique Odufu.

Passer au niveau supérieur avec la communauté B Corp

La vision d’Odufu pour Tech Afrique est de continuer à organiser des expériences et des possibilités où les communautés sous-représentées peuvent guérir. « Je me vois comme un réceptacle entre toutes ces expériences culturelles. Je pense que l’on peut faire le lien entre beaucoup d’unité et… composer avec toutes ces sphères », dit-elle. « Et je pense que ce vaisseau de connectivité s’inscrit également dans la perspective de renforcer la vision, de déstigmatiser… mais aussi de pouvoir aider les personnes à se transformer vraiment dans leur vision d’elles-mêmes pour se réinterpréter en dehors de l’objectif attendu. »

Une possibilité qu’elle voit et qui s’aligne parfaitement avec cette vision est de rejoindre l’écosystème des entreprises certifiées B Corp. Cependant, le processus de certification peut être intimidant, surtout pour les petites entreprises. Grâce au programme Level, Odufu a estimé que le soutien était vraiment bénéfique et elle s’est trouvé reconnaissante d’être dans un espace avec d’autres entreprises partageant les mêmes idées qui utilisent les affaires comme une force pour le bien. « C’est fantastique d’investir dans une communauté de personnes partageant les mêmes idées et la même vision que vous, mais aussi… peut-être d’ajouter une nouvelle perspective à ce à quoi pourrait ressembler une B Corp », soutient-elle.

Odufu est impatiente de voir ce que l’avenir réserve à Tech Afrique et les collaborations potentielles qui pourraient découler de l’appartenance au mouvement B Corp. « Nous avons vraiment hâte de rencontrer de nouvelles personnes qui s’intéressent à la même mission que nous, qui ont une communauté extraordinaire ou une communauté parallèle », dit-elle.