Le rendement de l’investissement dans l’attribution d’une place centrale au bien-être des employé.e.s
June 19, 2024
Des dirigeant.e.s de B Corp présentent les avantages
des programmes de bien-être
des employé.e.s
Mettre le mieux-être et le bien-être des employé.e.s au cœur des activités est un principe fondamental des entreprises certifiées B. De plus, cela relève du bon sens des affaires. De la réduction de l’épuisement professionnel et des mouvements d’effectifs à l’augmentation de la satisfaction au travail et de la productivité, le mieux-être et le bien-être des employé.e.s ont des résultats positifs qui entraînent une réaction en chaîne à grande échelle.
Lors de la retraite des champion.ne.s 2024, le rassemblement annuel des B Corp des États-Unis et du Canada, trois dirigeant.e.s d’entreprises certifiées B ont discuté du rendement de l’investissement dans l’attribution d’une place centrale au bien-être des employé.e.s. La séance était animée par Carolina Miranda, fondatrice et directrice générale de la B Corp Cultivating Capital [en anglais], une société de conseil; par Maryam Sharifzadeh, fondatrice des services de mieux-être au travail Office Yoga [en anglais] et ZaaS [en anglais]; et par Derek Hydon, président de l’entreprise d’articles promotionnels de marque MaCher [en anglais].
D’après Miranda, le fait d’assurer le bien-être des employé.e.s est intriqué dans la mission des B Corp et l’accent mis sur les personnes et la planète. « Lorsque nous réfléchissons à la nécessité de véritablement centrer le bien-être collectif, je pense qu’il peut être utile de prendre du recul et de prendre en considération ce que nous essayons d’accomplir en tant que B Corp », a déclaré Miranda. « Parce que, au fond, nous essayons de transformer l’idée de l’entreprise axée sur la primauté actionnariale, sur la réalisation à tout prix de bénéfices pour les actionnaires, en une histoire dans laquelle nous donnons une place centrale à toutes les parties concernées par ce que nous faisons dans le cadre de nos activités. Et nos collaborateurs et nos collaboratrices constituent l’un des groupes les plus importants dont nous devons tenir compte. »
Selon Miranda, ceci est particulièrement important aujourd’hui, à une époque où des facteurs externes comme l’écoanxiété et les débats autour des pratiques ESG des entreprises pèsent sur les employé.e.s et contribuent à l’épuisement professionnel au sein de la communauté B Corp. D’après elle, le fait d’accorder une place centrale au bien-être des employé.e.s ne constitue pas seulement la bonne chose à faire pour prendre soin du personnel, cela crée aussi de la valeur pour les entreprises. Miranda et les autres dirigeant.e.s de B Corp ont abordé certaines considérations dont devraient tenir compte les entreprises qui souhaitent offrir, améliorer ou restructurer leurs offres en matière de bien-être.
10 choses à savoir à propos des B Corp
La certification B Corp représente un jalon et un accomplissement majeurs, mais il s’agit seulement d’une étape dans le parcours d’amélioration continue de l’impact d’une entreprise. Ce guide téléchargeable contient des renseignements pour les personnes qui découvrent ou qui sont curieuses au sujet de la communauté des entreprises certifiées B.
Une approche globale du mieux-être et du bien-être
des employé.e.s
Pour commencer, selon Sharifzadeh, il est important d’établir une distinction claire entre les concepts de mieux-être et de bien-être, ainsi que de prendre en compte que la portée du mieux-être des collaborateurs et des collaboratrices va bien au-delà des programmes de méditation et de yoga que certaines personnes lui associent. Pour Sharifzadeh, le mieux-être est lié à la santé physique, qui s’étend de la pression artérielle aux évaluations ergonomiques pour que les employé.e.s évitent des maux comme des douleurs sciatiques ou le syndrome du canal carpien. D’après elle, la portée du bien-être est plus large. Elle englobe la santé mentale, financière et sociale.
« Lorsque les entreprises ont mis en place des programmes de mieux-être, elles se sont rendu compte que notre bien-être correspond à bien plus que notre corps physique », a affirmé Sharifzadeh. « Les programmes de mieux-être intègrent donc désormais la santé mentale. Mais aussi la santé environnementale, la santé financière, la santé sociale, la santé communautaire, la santé spirituelle, et la liste est longue. Je pense que le champ de ces programmes a été élargi, car nous nous sommes rendu compte que le mieux-être touche à tous les aspects de notre vie. »
Toutefois, ces programmes ne peuvent pas compenser les insuffisances dans d’autres domaines. Ils ne permettront pas de résoudre des problèmes tels qu’une culture organisationnelle toxique, le manque de congés payés ou le stress financier causé par de bas salaires. Les entreprises doivent d’abord satisfaire aux besoins élémentaires de leurs collaborateurs et de leurs collaboratrices.
Le bien-être peut être rentable pour les entreprises et
les employé.e.s
D’après Hydon, pour son entreprise, MaCher, le bien-être signifie notamment le versement d’un salaire annuel minimal de 70 000 $ au bout d’un an d’ancienneté, une part de 1 % des recettes pour les employé.e.s qui ne sont pas à commission lorsque les objectifs trimestriels en matière de chiffre d’affaires sont atteints, et une prime annuelle attribuée en fonction de la réalisation des bénéfices ciblés.
Bien entendu, les B Corp sont toujours des entreprises à but lucratif. Le rendement de l’investissement (RI) doit donc être pris en considération. Selon Hydon, qui se définit comme une personne axée sur les données, les chiffres montrent que l’accent mis sur le bien-être des employé.e.s ne laisse aucun doute pour MaCher. Du mois d’août 2020 au mois de décembre 2023, une période qui couvre la pandémie et le mouvement de la grande démission, MaCher n’a perdu aucun.e collaborateur ou collaboratrice. Cette tendance se confirme également dans l’ensemble de la communauté B Corp, comme l’a dévoilé un rapport du B Lab mettant en évidence qu’en 2019-2020, la résilience et la durabilité des B Corp étaient plus robustes que celles des autres entreprises [en anglais].
D’après Sharifzadeh, les indicateurs pour mesurer le rendement de l’investissement dans des programmes de bien-être comprennent les coûts de renouvellement du personnel, les coûts des soins de santé et la productivité des employé.e.s. Un rapport de Gallup en 2023 [en anglais] a révélé que les entreprises perdent 15 à 20 % de leurs collaborateurs et de leurs collaboratrices dans le cadre d’un renouvellement volontaire du personnel. « Le personnel se tourne vers d’autres entreprises s’il n’a pas l’impression qu’on s’occupe de lui », a-t-elle déclaré.
Le même principe s’applique à la productivité de la main-d’œuvre, qui est affectée d’une façon négative, d’après Sharifzadeh, si les employé.e.s ne se sentent pas en bonne santé et valorisé.e.s. De même, les investissements dans les soins de santé ont des résultats similaires. Des membres de la haute direction de Johnson & Johnson, une entreprise qui a adopté très tôt des programmes de mieux-être, ont rapporté que leurs programmes leur avaient permis d’économiser 250 millions de dollars en soins de santé sur quatre ans [en anglais], soit un rendement de 2,71 $ par dollar dépensé.
Sharifzadeh a raconté qu’elle avait travaillé avec une entreprise dont les rapports médicaux indiquaient que leurs employé.e.s consommaient un grand nombre d’aide-sommeil. L’entreprise a alors élaboré un programme pour des habitudes de sommeil saines. L’année suivante, la consommation d’aide-sommeil avait diminué, bénéficiant ainsi à la santé du personnel et réduisant les coûts médicaux de l’entreprise.
L’avenir du travail, c’est aujourd’hui
La communauté des entreprises certifiées B sait que les bénéfices ne doivent pas nécessairement se faire au détriment des autres parties prenantes. Pour en savoir plus, consultez ce rapport téléchargeable.
Comment les entreprises peuvent-elles créer des programmes de bien-être?
Les entreprises peuvent prendre un grand nombre de petites mesures. L’une d’entre elles peut consister en la création d’un canal sur Teams ou Slack pour communiquer des ressources en matière de santé et de bien-être. Selon les réponses des employé.e.s, le canal permettra également aux entreprises d’obtenir une meilleure idée de ce qui peut être utile.
« Il peut s’agir d’un article sur le sommeil, d’une vidéo de 20 secondes pour du yoga de bureau : peu importe ce que c’est, du contenu que vos employé.e.s veulent », a commenté Sharifzadeh. « C’est simple. C’est gratuit. Vous pouvez le faire une ou deux fois par semaine. Il s’agit d’un très petit investissement. Cela permettra de planter une graine et d’observer la réponse du personnel. »
Sharifzadeh a souligné que les programmes de bien-être ne sont pas une formule unique convenant à tout le monde. Idéalement, ils correspondent à un élargissement ou à une prolongation des valeurs et des aspirations des entreprises.
Découvrez comment mettre en œuvre et améliorer un programme de bien-être dans votre entreprise dans cet article connexe rédigé à la suite de la séance de la retraite des champion.ne.s : Taking the Woo Out of Wellness (Enlever le romantisme du mieux-être) [en anglais].
Regardez l’intégralité de la conversation de
la retraite des champion.ne.s 2024 [en anglais].
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