Être leaders communautaires : trouver de la joie et promouvoir la communauté au sein du mouvement B Corp

February 13, 2025

Une nouvelle série de B The Change met en vedette des articles de dirigeant.e.s de réseaux de B Cop qui explorent les répercussions de l’identité et de ses nombreuses intersections, associées aux rôles de direction au sein des réseaux, sur la croissance, la diversité et la durabilité du mouvement B Corp. Cet article contient une section rédigée par Natasha Motsi [en anglais] et l’autre par Jeffrey D. Stewart [en anglais].

L’introduction est signée Lauren Everett, responsable de la stratégie de contenu et de la narration au B Lab États-Unis et Canada.

C’est pendant les moments les plus difficiles que j’ai trouvé l’appel de la communauté le plus criant. Lorsque les temps sont plus faciles, je considère le refuge de la communauté comme acquis, m’appuyant sur elle et m’en écartant sur un coup de tête, en sachant qu’elle sera là au besoin. Bien que ce luxe ne soit pas accessible à tout le monde, il s’agit d’un havre de paix qui résiste à l’épreuve du temps, des tribulations et des vicissitudes.

À l’approche du Mois de l’histoire des Noir.e.s, un événement qui doit être souligné avec ou sans l’approbation fédérale, j’ai réfléchi au caractère sacré et nécessaire de la communauté. Ces derniers temps, j’ai trouvé qu’il était plutôt éprouvant de promouvoir la communauté et de se manifester en son sein, en raison de la sollicitation constante de notre attention sur le plan politique. Et cela, tout en cherchant un équilibre entre les responsabilités quotidiennes, les rêves et les désirs; en saisissant les occasions de mieux-être et positives pour la santé mentale là où elles veulent bien apparaître; en conservant de la place pour des priorités et des perspectives diverses; ainsi qu’en répondant à l’appel pour effectuer « le travail ». Et pourtant, la communauté, c’est de cela dont il s’agit, n’est-ce pas? Faire l’expérience des aléas de la vie, des dissonances et de l’harmonie d’une relation avec autrui, et de tout ce qui peut exister entre les deux. Même si l’aspect accablant de la situation peut nous inciter à nous replier sur nous-mêmes, nous ne devons pas oublier de revenir vers les personnes bienveillantes qui nous accueillent à bras ouverts. Nous pouvons accepter l’invitation à s’appuyer sur la joie, la curiosité et l’amour, ainsi qu’à se tenir responsables, nos partenaires communautaires et nous-mêmes, du respect de nos ententes communes.

Natasha Motsi, à gauche, et Jeffrey D. Stewart, à droite.

Dans cet esprit, nous lançons une nouvelle série d’articles de B The Change, Être leaders communautaires, en provenance des bureaux de dirigeant.e.s de réseaux d’entreprises certifiées B [en anglais]. Lors des mois commémorant l’héritage, ces articles exploreront l’impact de l’identité et de ses nombreuses intersections, associées aux rôles de direction au sein des réseaux, sur la croissance, la diversité et la durabilité du mouvement B Corp.

Ce mois-ci, vous découvrirez les témoignages de Natasha Motsi et de Jeffrey D. Stewart, respectivement fondatrice et fondateur d’entreprises, dirigeant.e.s de communautés B Local, bénévoles, chef.fe.s de famille, leaders communautaires, meneuse et meneur de réseaux, et bien plus encore. Motsi et Stewart font part de la joie que la communauté B Corp et leurs rôles de dirigeant.e.s de réseau leur procurent, expliquant l’avoir trouvée à la suite d’un « hasard stratégique » ou d’un choix délibéré. Comme Natasha l’a formulé : « Le leadership consiste à accepter l’imprévisibilité des expériences humaines et à apprendre à avancer ensemble, même lorsque le chemin semble différent de ce que nous avions imaginé à l’origine. » Je dirais que le fait d’appartenir à une communauté, quel que soit le rôle, appelle à agir exactement de cette manière!

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Des ressources pour toutes les entreprises

Le B Lab États-Unis et Canada propose une nouvelle bibliothèque de ressources! Vous pourrez y trouver des ressources pour les entreprises qui cherchent à améliorer ou à renforcer leur impact, pour celles qui poursuivent le parcours de certification ou de son renouvellement, et bien plus encore.

OBTENIR DES RESSOURCES [EN ANGLAIS]

Natasha Motsi

« Diriger en faisant preuve d’acceptation et de grâce avant tout »

Rédigé par Natasha Motsi

Mon parcours avec la communauté B Corp a commencé en 2020, à la suite d’un enchaînement naturel d’épisodes qui ont orienté mon chemin, et non en raison d’un choix délibéré. Tout a commencé avec un exercice visant à faire connaitre des produits vendus au détail par des B Corp. Au cours de ce processus, je me suis rendu compte que de nombreux aspects de ma vie étaient déjà en phase avec une existence engagée. Je gravitais naturellement vers une manière d’être qui met en priorité le bien général, une manière d’être également marquée par la conscience douce-amère d’élever trois enfants noir.e.s dans un monde qui semble souvent leur être hostile. Cependant, avec cette prise de conscience est née une détermination : ouvrir une voie dans le cadre de laquelle mes enfants pourraient grandir comme de simples personnes. Pas en tant que personnes noires. Ni en tant que femmes ou hommes. Ni en tant qu’immigrant.e.s de deuxième génération. Simplement en tant que personnes.

Cette expérience initiale avec les B Corp a éveillé une curiosité que je ne pouvais ignorer. Elle m’a poussée à me porter volontaire pour aider mon entreprise à prendre des mesures en vue d’obtenir la certification. À peu près au même moment, l’occasion s’est présentée d’intégrer l’équipe de direction du réseau PANDC, et je savais au fond de moi que je devais dire oui. Ce qui avait commencé comme une démarche stratégique pour m’investir davantage sur mon lieu de travail est rapidement devenu quelque chose de bien plus important : une source de joie et de liens dans une communauté composée de personnes remarquables qui continuent de façonner ma vie.

L’une des premières choses qui m’a frappée au sujet de la communauté B Corp est la façon de commencer les réunions : avec une reconnaissance intentionnelle de l’humanité. Lors de chaque rassemblement, on reconnaissait que tout le monde arrivait à ce moment-là depuis différentes intersections de la vie, chacun.e portant le poids de son expérience individuelle. Cette reconnaissance n’était pas superficielle. Elle était ancrée dans un véritable souci de l’autre.

Que ce soit par l’intermédiaire d’exercices de respiration pour nous aider à nous centrer ou par le biais d’une invitation ouverte à prendre l’espace nécessaire si nous n’étions pas dans le bon état d’esprit ou de cœur pour être pleinement présent.e.s, l’humanité avait toujours sa place. Il n’y avait aucune attente exigeant que nous laissions une partie de nous-mêmes à la porte ou nous obligeant à agir d’une manière qui ne correspondait pas aux personnes que nous sommes véritablement. Au contraire, l’espace envoyait un message clair : vous êtes les bienvenu.e.s comme vous êtes, avec toutes vos complexités et vos différentes couches.

Cette pratique d’arrivée intentionnelle, de reconnaitre l’intersectionnalité et de faire preuve de grâce, a trouvé un écho au fond de moi. Elle donne le ton d’une communauté dans laquelle la vulnérabilité est respectée et où l’authenticité n’est pas seulement encouragée, mais aussi célébrée.

Lors de ma première retraite des champion.ne.s à Philadelphie, Pernell Cezar Jr., de la B Corp BLK & Bold, a partagé une affirmation qui a profondément touché une corde sensible en moi, à tel point qu’elle est ancrée dans mon esprit depuis. Il a déclaré : « Vous ne pouvez pas remplir votre tasse avec l’objectif d’une autre personne. » Ce conseil était offert de façon informelle, voire avec prévenance, mais il était porteur d’une grande sagesse. Il m’a rappelé que nos parcours sont uniquement les nôtres, et que nous devons nous frayer un chemin avec intention, et non en nous comparant aux autres.

Lorsque je réfléchis aux personnes que j’ai rencontrées par l’intermédiaire de mon travail et de mon engagement dans la communauté du B Lab, tout mon être s’illumine d’un « oui » résonant. Mon esprit se remplit des visages souriants, plein d’espoir et aimants, de ma communauté immédiate, composée de personnes autochtones, noires et de couleur, ainsi que de la chaleur de ma famille B Corp élargie.

Cependant, la partie la plus difficile de la direction d’un réseau servant des identités et des expériences diversifiées est de composer avec la complexité de l’intersectionnalité. Chaque groupe marginalisé est porteur d’influences, d’histoires et de luttes profondément ancrées, qui revêtent une importance unique. Cela rend donc plus ardue la mission de diriger à partir d’une vue d’ensemble. Il faut trouver un équilibre délicat entre rendre honneur au caractère unique de chaque expérience et favoriser un sens d’unité au sein du réseau.

En tant que femme noire d’origine africaine, j’apporte à la table mon vécu. Toutefois, je suis également parfaitement consciente que je ne comprends pas complètement certaines perspectives. L’un des domaines dans lesquels je ressens un profond besoin de progresser est la compréhension de la perspective autochtone. Je sais que mes connaissances sur ce sujet ne sont pas suffisantes : je ne connais pas assez leurs histoires, leurs luttes actuelles ou la manière dont ces communautés se frayent un chemin au travers de systèmes qui ont longtemps cherché à les effacer.

En revanche, ce que je sais, c’est que les personnes autochtones ont exprimé la nécessité de sensibiliser davantage à leurs difficultés et ont souligné l’importance de donner une place centrale à leurs expériences. Leur lutte pour la reconnaissance, la justice et la souveraineté n’est pas simplement une histoire parmi tant d’autres : elle est à la base du travail plus large qui doit être effectué en matière d’équité et de réconciliation. Je souhaite m’engager à écouter, à apprendre et à amplifier ces voix au sein du réseau.

Pour moi, il ne s’agit pas seulement d’acquérir des connaissances. C’est également une question de responsabilité. Le fait de diriger un réseau qui revendique célébrer la diversité implique d’élargir continuellement ma compréhension et de faire de la place pour les voix qui ne sont pas souvent entendues. Je prends cet engagement, non seulement en tant que dirigeante, mais aussi en tant que personne qui croit qu’une véritable inclusion nécessite des efforts actifs et intentionnels.

Dans de nombreux espaces professionnels et personnels, lors de la première réunion, les questions portent souvent sur l’origine et le motif de votre présence, des interrogations subtiles pour évaluer votre position et votre objectif. Toutefois, les choses sont différentes au sein de la communauté B Corp. L’accueil reçu est motivé par une curiosité authentique. Les questions sont empreintes d’un respect intrinsèque. Chaque interaction est le fruit d’une graine semée par la grâce.

Au cours des quatre dernières années, j’ai trouvé ma place dans la communauté. Il ne s’agit pas seulement d’un réseau professionnel. C’est un mouvement ancré dans des valeurs communes, au sein duquel l’objectif est célébré, l’individualité adoptée et le bien collectif mis en priorité. Ce parcours m’a fait devenir la professionnelle que je suis et a renforcé ma détermination à élever mes enfants dans un monde qui leur permet d’être authentiques.

Si je pouvais transmettre un message de sagesse à la prochaine génération de dirigeant.e.s de cette communauté, ce serait celui-ci : dirigez en faisant preuve d’acceptation et de grâce avant tout.

Tout le monde commence son parcours avec de la détermination et des bonnes intentions, stimulées par la vision de ce qu’on espère réaliser. Mais, ensuite, la vie prend le dessus. Les circonstances évoluent et les priorités changent. Même les meilleures intentions doivent parfois être ajustées. C’est dans ces moments-là que la grâce prend toute son importance, pas seulement pour les autres, mais aussi pour nous-mêmes.

Dans cet espace, le leadership n’est pas une question de perfection ou du respect scrupuleux d’un plan. Il s’agit d’accepter l’imprévisibilité des expériences humaines et d’apprendre à avancer ensemble, même lorsque le chemin semble différent de ce que nous avions imaginé à l’origine. Le fait de laisser à chacun.e l’espace nécessaire pour pivoter sans jugement favorise la croissance et la résilience.

Nous devons également prendre conscience que ce travail n’est pas une course, mais un marathon. L’impact que nous souhaitons créer prend du temps, de la patience et un engagement indéfectible sur le long terme. Le parcours sera parsemé d’embûches, de pauses et de moments où les progrès paraissent lents. Mais, en acceptant cette réalité et en faisant preuve de grâce à l’égard des personnes qui nous accompagnent, nous pouvons continuer à façonner l’avenir, pas à pas, ensemble.

Comment et pourquoi adopter ce cadre de travail dans les entreprises

Ce guide téléchargeable du B Lab États-Unis et Canada explore la manière dont le modèle de la semaine de travail de quatre jours s’impose de plus en plus comme un cadre de travail durable qui favorise la résilience du personnel et consolide le résultat net. Il contient des exemples d’entreprises, des leçons tirées d’expériences et des ressources pour aider les organisations à effectuer la transition.

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Jeffrey D. Stewart

« Unifié.e.s autour de l’objectif de mettre les personnes et la planète sur un pied d’égalité avec les bénéfices »

Rédigé par Jeffrey D. Stewart

Le fait de servir en tant que dirigeant de réseau a joué un rôle fondamental dans la consolidation de l’impact que je cherche à avoir dans le monde, qui couvre à la fois les domaines professionnel et personnel. J’ai en permanence à l’esprit mon identité d’homme noir, de jeune homme noir possédant son entreprise, lorsque j’interviens dans le réseau B Global. Plus particulièrement dans la région du B Lab États-Unis et Canada, un partenaire B Global, où mon expérience est basée, notre posture à l’égard du grand fossé des disparités en matière raciale et de représentation est très délibérée et directe. Cette focalisation a pour effet de me rappeler constamment la signification de mon identité dans cet espace.

La rareté de notre présence, en raison de notre faible nombre, me pousse à vouloir me manifester sans retenue. Cette motivation m’a incité à me présenter bénévolement au poste de président du comité de l’adhésion des membres de la communauté B Local Texas et à intégrer la direction du réseau PANDC, mais aussi à mettre toute mon expertise professionnelle au service de l’avancement de l’équité et de la représentation au sein du réseau B Global.

L’an dernier, deux principaux développements, en particulier, sont venus confirmés cette dernière poursuite. L’édition 2024 du programme Level du B Lab États-Unis et Canada a accueilli mon entreprise comme son nouvel organisme partenaire de conseil. Il s’agit de l’une des meilleures démonstrations que j’ai vues à ce jour de prêcher par l’exemple. Le programme, conçu pour des entrepreneures qui ont été victimes de discrimination en raison de la race et de l’origine ethnique, reconnait que tout le monde ne commence pas au même endroit. Pour parvenir à l’équité, il faut mettre toutes les personnes sur un pied d’égalité. Ayant aussi été victime de discrimination fondée sur le motif de la race ou de l’origine ethnique, il n’y a aucune autre initiative que je souhaiterais davantage appuyer.

L’aide que j’apporte aux entreprises pour les soutenir dans leurs parcours de certification B Corp ne constitue pas la seule expertise que je possède. Il ne s’agit certainement pas non plus de la seule manière dont je me suis senti appelé à me manifester en tant que meneur dans le réseau B Global. Étant traducteur et interprète, je m’efforce d’intégrer mes compétences linguistiques en arabe et en portugais dans tout ce que j’entreprends. Depuis l’époque où je travaillais en tant qu’analyste des normes, quand j’utilisais l’espagnol, le portugais et même le français pour attribuer la certification B Corp aux entreprises, la région du Sistema B a toujours occupé une place particulière dans mon cœur.

Je me sens de plus en plus en phase avec mon objectif en apportant cette combinaison unique au réseau B Global, en utilisant ces compétences linguistiques pour contribuer à notre croissance globale. L’année dernière, j’ai commencé à tisser des liens entre nous et le travail très pertinent effectué par le Sistema B au Brésil, en traduisant une sélection minutieuse d’articles rédigés à l’origine par des membres de leur équipe, dont certains ont été publiés par B The Change. Il s’avère que ces efforts sont bénéfiques pour tout le monde et renforcent notre sentiment d’interdépendance en tant que réseau B Global unique. Nous effleurons seulement la surface du potentiel de mes compétences professionnelles pouvant être exploitées pour servir la mission plus large visant à créer une économie plus juste, équitable et régénératrice pour toute le monde.

Le fait d’être un dirigeant de réseau est étroitement lié à ma vocation, et je travaille désormais pour devenir la meilleure version de moi-même. J’espère pour les autres membres du réseau B Global que leurs expériences dans cet espace auront un impact similaire sur leurs parcours.

Après tout, l’un de nos plus grands atouts est le solide sens de la communauté chez les professionnel.le.s unifié.e.s autour de l’objectif de mettre les personnes et la planète sur un pied d’égalité avec les bénéfices. Il s’agit de qui nous sommes. Il s’agit de la raison pour laquelle nous nous levons tous les jours.

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