Comment mesurer la diversité en interne et mettre en place des pratiques inclusives sur le lieu de travail en vue d’atteindre l’équité raciale ?
December 21, 2022
Les entreprises peuvent utiliser la technologie et les conversations pour faire participer tou.te.s les employé.e.s aux efforts en matière de diversité, d’équité et d’inclusion
Les quelque 2 000 entreprises américaines et canadiennes de la communauté des entreprises B Corp certifiées œuvrent de diverses manières en faveur d’une économie plus inclusive. Le chemin vers l’équité raciale est différent pour chaque entreprise, et mesurer les progrès de ce travail continu – ainsi que communiquer son impact – peut être un défi.
Un plus grand nombre d’entreprises de toutes tailles ont promis de mettre davantage l’accent sur la diversité, l’équité et l’inclusion au cours de l’été 2020, après le meurtre de George Floyd et les attaques contre d’autres personnes noires, autochtone ou de couleur. Pour B Corps aux États-Unis et au Canada, il s’agit notamment d’encourager le changement à l’extérieur et de cultiver le changement en interne pour faire progresser l’équité raciale et façonner des lieux de travail plus inclusifs. Alors que des outils tels que le Corporate Racial Equity Tracker de JUST Capital mesurent les progrès en matière d’équité raciale parmi les 100 premiers employeur.euse.s américain.e.s, les mesures publiques de nombreux engagements des entreprises font défaut.
B The Change s’est adressé à la B Hive, une plateforme en ligne pour les membres de la communauté B Corp, pour trouver des moyens de mesurer la diversité en interne et de mettre en place des pratiques plus inclusives sur le lieu de travail. Les idées pour stimuler les progrès en matière de diversité, d’équité et d’inclusion comprennent une approche de défi ludique créée par Xocial, une B Corp canadienne utilisant la technologie pour aider les entreprises à engager et à éduquer les employé.e.s, et une approche plus traditionnelle chez Praxis Consulting Group, qui intègre la diversité, l’équité et l’inclusion dans ses consultations sur le leadership, la stratégie et la culture.
Comme ces dirigeant.e.s de B Corp le partagent ci-dessous, l’aspect le plus important du travail sur l’équité raciale est l’implication des employé.e.s dans toute l’entreprise. Commencez par demander aux employé.e.s ce qu’ils.elles pensent et ce qu’ils.elles suggèrent, et reconnaissez qu’il n’y a pas de voie «correcte» dans ce voyage permanent. Vous trouverez d’autres ressources et organisations pour aider votre entreprise à mesurer la diversité en interne et à mettre en place des pratiques inclusives sur le lieu de travail sous la rubrique «Consultants B Corp» de la page Ressources antiracistes de B Lab U.S. et Canada.
Utiliser la gamification et la technologie pour mesurer la diversité, encourager l’éducation et guider l’action
L’impact social est littéralement le nom du jeu chez Xocial, une B Corp basée en Ontario. Le «XO» dans le nom de l’entreprise représente le score d’impact social d’un.e individu.e ou d’une organisation créé grâce à l’algorithme breveté de Xocial et à des défis personnalisés. En tant que société interentreprises, Xocial s’associe à des entreprises, des municipalités et des écoles pour des campagnes personnalisées qui s’alignent sur les objectifs d’impact.
Lauren Duffield, directrice du développement commercial chez Xocial, explique que son outil de création de campagnes à impact social (Social Impact Campaign Builder) est conçu pour aider les entreprises à encourager et à éduquer les travailleurs.euses ou les consommateurs.trices à agir pour un impact social et environnemental positif. Xocial crée des campagnes avec des défis basés sur des points ; lorsque les participants mesurent et rendent compte de leur impact, ils gagnent une place sur un tableau de classement.
«Xocial aide les entreprises à renforcer leurs pratiques inclusives, en fixant des objectifs pour compléter les efforts actuels ou combler les lacunes», explique-t-elle. «S’il y a un domaine de la stratégie DEI que vous souhaitez améliorer, une campagne pourrait évoluer autour de ce thème. Ou si vous avez un événement ou un sujet mensuel, vous pourriez lancer une campagne pour cela. »
En intégrant la gamification et la technologie, le Social Impact Campaign Builder aide les entreprises à faire progresser les objectifs alignés sur les Objectifs de développement durable (ODD) de l’ONU qui se concentrent sur l’impact social et environnemental. Les entreprises qui cherchent à démarrer ou à étendre leurs pratiques DEI peuvent bénéficier de l’adoption d’un état d’esprit ascendant tout en utilisant le constructeur de campagne.
«Beaucoup d’entreprises vont du haut vers le bas et commencent par dire aux employé.e.s quels sont leurs objectifs sociaux et environnementaux », explique Duffield. «Au lieu de cela, vous devriez commencer par demander à vos employé.e.s – par le biais d’enquêtes, de campagnes sociales et d’autres défis alignés sur les ODD – de prendre le pouls de votre public et de ce qui compte vraiment pour eux.»
Alors que B Corps et d’autres entreprises cherchent à agir sur les grands défis mondiaux tels que la crise climatique et l’équité raciale, elle dit qu’ils doivent également réaliser qu’ils ne peuvent pas s’attaquer à tous les problèmes et commencer là où ils peuvent être les plus efficaces. Le Social Impact Campaign Builder peut encourager une action efficace en proposant des défis personnalisés en matière d’impact social et environnemental qui récompensent les employé.e.s qui font du bien.
Xocial dispose d’une banque de défis qui peuvent être intégrés en fonction des objectifs internes de l’entreprise et des objectifs d’impact social. Par exemple, un défi JEDI pourrait impliquer des collègues prenant une pause-café avec une personne qu’ils ne connaissent pas très bien et partageant ce qu’ils ont appris sur elle en soumettant un texte, une photo ou une vidéo. Les défis peuvent également être utilisés comme des outils pédagogiques en intégrant des enquêtes ou en attribuant des points en fonction des sommes versées à des organisations caritatives thématiques.
Le tout dernier produit de Xocial en phase bêta, le Social Impact Calculator, utilise une technologie de pointe pour suivre, mesurer, rapporter et évaluer l’impact social. Le calculateur permet de réaliser des enquêtes anonymes auprès des employé.e.s que les entreprises peuvent utiliser pour élaborer des stratégies DEI et suivre les progrès des initiatives DEI.
«Avec ces outils, notre objectif est de compléter les efforts de l’évaluation B Impact et du B Lab et de fournir des rapports accessibles et faciles à comprendre», déclare Duffield.
Établir une base pour des conversations inconfortables – et progresser dans l’élaboration de pratiques inclusives sur le lieu de travail
En tant que l’une des premières entreprises à obtenir la certification B Corp en 2007, Praxis Consulting Group aspire à modéliser les valeurs de diversité, d’équité et d’inclusion dans son travail avec les client.e.s. La B Corp, basée en Pennsylvanie, travaille avec des entreprises détenues par leurs employé.e.s, des organisations à but non lucratif et d’autres organisations socialement responsables afin de développer des lieux de travail qui profitent à toutes les parties prenantes. Cela inclut une consultation pour améliorer la diversité, l’équité et l’inclusion au sein des organisations.
Le consultant principal Nelson Parrish affirme que lui et les autres employé.e.s-propriétaires de Praxis démontrent les valeurs de B Corp dans leur travail avec les client.e.s. «L’actionnariat salarié et le fait d’être une entreprise B Corp certifiée sont liés. Les gens vont être engagés à différents niveaux», dit-il. «Je me soucie des personnes avec lesquelles je travaille, des personnes pour lesquelles je travaille et de notre impact sur la communauté.»
Ils incarnent également ces valeurs en étant authentiques, selon Mme Parrish. «Nous avons essayé de nous regarder dans le miroir à certains égards. Nous avons constaté que nous ne sommes pas parfait.e.s et que nous le restons. Nous sommes souvent confronté.e.s aux mêmes défis que nos client.e.s.»
Molly Mead, consultante principale, explique que son travail actuel consiste à consulter quelques organisations qui commencent leur apprentissage de la DEI et à établir une base pour progresser.
«Certaines personnes au sein de l’organisation en savent beaucoup, d’autres très peu», explique-t-elle. «Nous essayons de créer un terrain de jeu équitable en matière de connaissances. Ensuite, nous aidons généralement l’organisation à se fixer des objectifs en matière de DEI et à réfléchir aux mesures qu’elle prendra pour atteindre ces objectifs.»
En rencontrant les organisations là où elles en sont lorsqu’elles commencent leur travail de DEI, dit Parrish, Praxis établit un niveau de compréhension pour les conversations entre collègues ayant des origines et des perspectives variées. «Les gens sont en débat ou en conversation, et ils.elles n’ont pas la même conversation», dit-il. «En partageant certains apprentissages de base, ils peuvent disposer d’un certain langage avec lequel ils peuvent aller de l’avant.»
Les consultants de Praxis soulignent que ce travail nécessite un engagement, un leadership et du temps – et qu’il s’agit d’un voyage plutôt que d’une destination.
Il ne s’agit pas d’une solution qui dit : «Faites ces trois choses, et tout ira bien”. Si vous le faites avec succès, cela peut causer des perturbations temporaires», dit Parrish. «L’apprentissage DEI n’est pas un événement singulier. C’est un processus, et l’apprentissage devient cumulatif.»
Bien que leur travail varie avec chaque client.e, Mead et Parrish disent qu’il évolue généralement en fonction de l’ajustement des objectifs et des délais, en particulier pour les grandes entreprises. Mais une constante est la nécessité d’impliquer tou.te.s les employé.e.s dans ce travail.
«Cela ne peut pas être un secret de gestion», dit Parrish. «Il n’est pas possible de le faire une fois et d’être tranquille. Vous voulez que cela pénètre votre organisation et suscite l’engagement des gens pour en faire un meilleur endroit pour tou.te.s.»
Pour les entreprises qui cherchent à démarrer ou à étendre leurs pratiques JEDI, Mead dit qu’il est utile de commencer par reconnaître tout ce qu’il y a à apprendre.
«Vous ne saurez jamais tout», dit-elle. “Pratiquez le pardon de soi et préparez-vous à l’étonnement. Il existe des mondes que vous ne voyez pas et dont vous ne faites pas l’expérience, et pourtant ils sont tout autour de vous en permanence.»
La curiosité peut également servir de guide utile dans un voyage qui peut susciter des sentiments de culpabilité ou de remords, dit Mead. «En explorant cet apprentissage, il y aura des moments où vous vous sentirez mal à l’aise», dit-elle, et en parlant et en apprenant, il est possible de tirer des leçons de cet inconfort.
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