Les B Corp et les facteurs ESG : Plaidoirie pour utiliser les entreprises comme une force pour le bien

October 27, 2023

Comment les dirigeant.e.s de B Corp peuvent-ils démontrer les avantages d’une entreprise à mission?

Les pratiques commerciales autour des facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) sont un sujet brûlant dans les débats politiques à travers l’Amérique. À l’origine, le terme ESG était un cadre d’investissement permettant d’évaluer la performance environnementale, sociale et de gouvernance d’entreprises ou de portefeuilles. Maintenant, il peut avoir des significations différentes pour des personnes différentes. 

Des lois sont en train de voir le jour dans différents territoires administratifs à travers les États-Unis, alors que certaines forces politiques cherchent à bloquer l’utilisation des facteurs ESG dans les investissements ou les décisions commerciales. Bien que les facteurs ESG puissent être une question politique d’actualité, environ deux tiers des Américain.e.s ne savent pas ce que ce terme implique [en Anglais]. Cependant, les sondages montrent qu’une majorité d’Américain.e.s croient aux valeurs fondamentales [en Anglais] qui sous-tendent les considérations liées aux facteurs ESG et soutiennent les entreprises qui ont des pratiques durables et inclusives. 

Les pratiques commerciales liées aux facteurs ESG sont au cœur de la certification B Corp, qui comprend une évaluation de l’impact d’une entreprise [en Anglais] sur les facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance. Ils sont également alignés sur les trois piliers de la théorie du changement du B Lab États-Unis et Canada, à savoir la justice climatique, l’équité raciale et une économie axée sur les parties prenantes. Mesurer et gérer l’amélioration de l’impact ESG fait partie intégrante du fait d’être une B Corp et d’utiliser les affaires comme une force pour le bien. 

Le B Lab États-Unis et Canada a récemment offert un webinaire [en Anglais] pour aider les dirigeant.e.s des B Corp à en savoir plus sur le débat sur les politiques ESG, et sur la façon de discuter de l’amélioration de l’impact lié aux facteurs ESG en tant que B Corp. « Nous reconnaissons que le sentiment anti-ESG a un effet d’entraînement », relève la modératrice du webinaire, Grace Mausser, responsable des politiques au B Lab États-Unis et Canada. « C’est la raison pour laquelle nous sommes ici, et qu’il est important de comprendre le rôle important que les B Corp peuvent jouer dans ce débat. »

Le webinaire est animé par quatre intervenantes qui ont abordé le paysage en matière de politiques et chaque élément de l’impact ESG : 

Le B Lab États-Unis et Canada encourage les B Corp à poursuivre la conversation sur la plateforme en ligne B Hive [en Anglais], conçue pour la communauté, et à participer aux prochains appels pour des collaborations sur la création de politiques [en Anglais]. Poursuivez votre lecture pour découvrir les faits saillants et les ressources du webinaire sur les facteurs ESG.  

Guide de communication au sujet des facteurs ESG pour les B Corp

L’équipe du B Lab États-Unis et Canada, avec la contribution d’un grand nombre de nos partenaires, a développé des points de discussion que les B Corp peuvent utiliser lorsque leurs parties prenantes s’engagent politiquement sur des sujets liés aux facteurs ESG, et plus largement à l’utilisation des affaires pour le bien.

TÉLÉCHARGEZ LE GUIDE [en Anglais]

Aperçu des mesures à prendre en matière de politique ESG : Communiquer des histoires de B Corp aux membres de la Chambre des représentant.e.s

Sawyer, de Pleiades Strategy, soutient que la législation anti-ESG a émergé en réponse aux progrès réalisés au cours de la dernière décennie, alors que les entreprises développaient des opérations solides et contribuaient à leurs communautés. De nombreuses entreprises ont réalisé de grandes avancées en matière d’amélioration de l’impact en divulguant les risques climatiques, en augmentant leurs efforts d’inclusion et en soutenant les droits des employé.e.s, entre autres. « Ces actions ont été matérialisées, ont gagné en popularité, et ont commencé à faire évoluer les flux de capitaux mondiaux », explique M. Sawyer. « Le travail accompli jusqu’à présent pour améliorer des pratiques exemplaires à long terme constitue la raison pour laquelle nous constatons un recul. »

Alors que les réglementations visant à normaliser certaines de ces pratiques axées sur l’impact ont pris de l’ampleur, les politiques anti-ESG sont apparues en contrepoint il y a quelques années, d’après Sawyer. En 2023, les législateurs et les législatrices de 37 États ont promulgué des lois portant sur l’utilisation des facteurs ESG dans les critères d’investissement [en Anglais]. En outre, les pratiques financières liées aux facteurs ESG ont fait l’objet de contestations juridiques de la part des procureur.e.s généraux et générales des États et ont entraîné la prise de mesures administratives de la part des trésoriers et trésorières des États.

Sawyer s’attend à de nouvelles mesures politiques liées aux facteurs ESG en 2024. Il est donc important pour les membres de la communauté B Corp de tendre la main à leurs représentant.e.s élu.e.s et de leur faire part des histoires à impact ESG. « Réfléchissez à l’endroit où vous avez une empreinte commerciale et apprenez à connaître les personnes qui vous représentent », conseille-t-elle. « Avoir sa voix dans ce combat… Cela touche vraiment les gens et c’est vraiment déterminant. » 

Établir un lien entre l’impact environnemental et les libertés et pratiques des entreprises

Chez Ceres, Kelly aide à diriger le travail de l’organisme sans but lucratif avec les dirigeant.e.s d’entreprises et d’investisseurs pour relever les défis en matière de développement durable. Cette mission inclut le réseau des entreprises pour une politique climatique et énergétique innovante (Businesses for Innovative Climate and Energy Policy Network) [en Anglais], qui compte plus de 75 grandes entreprises engagées dans le plaidoyer politique aux niveaux étatique et fédéral.

D’après Kelly, les entreprises peuvent plaider en faisant le lien entre les pratiques à impact ESG et les résultats économiques positifs. Cela comprend notamment la gestion des risques, la bonne gouvernance d’entreprise et d’autres pratiques commerciales responsables soutenues par des représentant.e.s élu.e.s de tous les horizons politiques. « La façon dont ces pratiques sont réellement communiquées peut changer la façon dont elles sont perçues », affirme-t-elle. « La lutte contre ces risques est en fait extrêmement populaire. […] Les entreprises peuvent faire ce qui est juste tout en réalisant des bénéfices. » 

Les dirigeant.e.s d’entreprise, les investisseurs et les investisseuses peuvent également souligner l’importance de la liberté dans l’élaboration des pratiques commerciales de l’entreprise, selon Kelly. Plus tôt cette année, Ceres a lancé une initiative appelée Freedom to Invest [en Anglais] pour protéger la liberté d’investir de manière responsable. « L’économie sera plus forte et plus résiliente si les entreprises peuvent prendre leurs propres décisions », soutient-elle.

Kelly a encouragé les dirigeant.e.s de B Corp à signer la lettre Freedom to Invest [en Anglais] de Ceres pour envoyer un message collectif aux décideurs et décideuses politiques stipulant que les entreprises doivent être en mesure de prendre en compte tous les risques financiers importants et toutes les occasions pour planifier à long terme et créer des communautés plus fortes et plus résilientes.

Faire progresser l’impact social en créant des entreprises équitables et inclusives

Pour les dirigeant.e.s d’entreprise, la gestion des risques liés à l’impact social inclut les injustices liées au climat et à la race, selon Tynesia Boyea-Robinson de CapEQ. « Le “S” touche essentiellement des questions relatives à la diversité, à l’équité et à l’inclusion. Il s’agit de questions liées aux droits de la personne, à l’égalité, et à l’équité fondamentale. »

L’économie américaine a perdu des milliards de dollars en raison des préjugés et de l’inégalité raciale dans la main d’œuvre [en Anglais], d’après elle. Les B Corp contribuent à réduire l’écart de richesse raciale et à bâtir des entreprises plus résilientes en faisant progresser l’équité raciale. « En tant que propriétaire d’entreprise, en particulier avec des données démographiques qui évoluent vers une majorité de personnes de couleur, il est dans votre intérêt commercial de vous assurer que vous créez des entreprises équitables et inclusives », défend Boyea-Robinson.

Toutefois, elle précise que les efforts visant à améliorer la justice, la diversité, l’équité et l’inclusion (JEDI) doivent être au cœur du modèle d’une entreprise pour être efficaces et éviter la surveillance publique des facteurs ESG. Cela signifie qu’il faut intégrer la justice, l’équité, la diversité et l’inclusion dans les stratégies et les pratiques liées aux chiffres d’affaires, aux chaînes d’approvisionnement et au soutien apporté aux employé.e.s. « Portez une attention particulière au bassin de personnes talentueuses et associez-vous à d’autres partenaires », conseille Boyea-Robinson. « En formant une coalition et des partenariats, nous pouvons certainement créer cette différence dont nous avons besoin. »

Téléchargez le plan directeur général pour l’équité raciale de la Corporate Racial Equity Alliance [en Anglais] (CEO Blueprint for Racial Equity).

Renforcer l’impact de la gouvernance en plaidant en faveur d’une économie partenariale

En tant que communauté utilisant les entreprises comme une force pour le bien, les B Corp ont plaidé pour un changement de politiques et une amélioration de l’impact depuis leur création. « Nous avons travaillé ensemble pour obtenir l’adoption de plus de 50 lois dans des territoires administratifs du monde entier afin de rendre légale la gouvernance partenariale », rapporte Ensign-Barstow. « La voix des entreprises est puissante. Les B Corp sont puissantes, et si nous utilisons cette voix de manière efficace, nous pouvons créer un véritable changement. »

Selon elle, parmi les défis que rencontrent les pratiques ESG, les B Corp peuvent partager des histoires non partisanes démontrant les raisons pour lesquelles le fait d’exploiter des entreprises avec une mission engendre de meilleures activités commerciales pour tout le monde. « Nous arrivons tous et toutes à cette idée de faire des affaires pour le bien à partir d’horizons différents et pour des raisons différentes », mentionne-t-elle. 

Ensign-Barstow souligne que l’équipe du B Lab États-Unis et Canada, avec la contribution de nombreux partenaires, a élaboré un guide pour B Corp [en Anglais] à utiliser lorsque leurs parties prenantes s’engagent politiquement sur des sujets liés à l’amélioration de l’impact ESG, et plus largement à l’utilisation des affaires pour le bien. « Ce message met en évidence pourquoi les B Corp sont de meilleures entreprises, afin de démontrer aux décideurs et décideuses politiques leurs avantages à encourager notre mouvement plutôt que de le décourager », soutient-elle.

Téléchargez le guide de communication au sujet des facteurs ESG pour les B Corp [en Anglais]

Regardez le webinaire [en Anglais] :

  • Économie partenariale

    Comment les facteurs ESG s’alignent sur les valeurs de B Corp

    En savoir plus
  • Construire une économie des parties prenantes par l’action politique et la mobilisation

    En savoir plus
  • Donner forme à l’économie participative grâce aux certifications et aux ententes avec les fournisseur.euse.s

    En savoir plus

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